Les autorités maliennes ont annoncé le mardi 26 janvier soir la dissolution du Comité national de salut pour le peuple (CNSP). Cet organe avait été formé par les militaires qui avaient renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.

C’était une demande de la CEDEAO. Et elle a été obtenue puisqu’un décret a été signé à cet effet par le président de la transition Bah N’Daw en accord avec son Premier ministre Moctar Ouane. Cette dissolution, réclamée avec insistance par l’organisation sous régionale, intervient la veille de la visite du président Bah N’Daw à Paris.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) estimait que  cet organe renforçait un peu trop le pouvoir des militaires sur le territoire malien. « Il faut que la junte militaire desserre son étau sur les institutions. Nous ne sommes pas rassurés sur leur façon de faire. Aujourd’hui, des citoyens sont enlevés, empêchés de manifester, sont arrêtés, sont séquestrés. Et ça c’est l’œuvre de la junte militaire », regrette Choguel Maïga, le président du comité stratégique du M5-RFP, un mouvement de contestation malien.

Les membres du Conseil national de transition travaillent présentement sur les textes qui doivent conduire à des élections plus transparentes. Il reste donc à associer à ce travail une importante partie de la classe politique malienne non représentée au Conseil national de transition (CNT).

Bah N’Daw sera reçu à l’Élysée en début d’après-midi du jeudi 28 janvier, pour un déjeuner de travail avec Emmanuel Macron. C’est la première fois que le chef de la transition au Mali sera reçu par le président d’un pays hors CEDEAO. L’Élysée a même décidé pour l’occasion d’ouvrir la cour du palais présidentiel à la presse et d’officialiser sa venue par un communiqué. En l’accueillant avec maints égards, Paris offre ainsi une sorte de reconnaissance internationale à un président qui a été propulsé à la tête du pouvoir malien par une junte militaire.

Rama Camara (Stagiaire)
7info.ci