Qui dirige réellement le Mali ? Est-ce le président de la transition Bah N’Daw ou son vice-président Assimi Goïta ? En tout cas depuis le début des audiences, le Colonel est présent avec son arme. Une attitude fustigée par les diplomates accrédités dans le pays.
Depuis sa désignation à la tête du Mali, le président de la transition Bah N’Daw a entamé une série de rencontres avec les corps diplomatiques de différents pays en vue de reprendre les affaires en main et aider le pays à sortir de la crise. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
Selon plusieurs sources, le nouveau président n’a pas les coudées franches. Et pour cause, son vice-président, soupçonné d’avoir des prérogatives plus larges que le Chef de l’État, ne quitte jamais le palais présidentiel. Pire, il assiste à toutes les audiences avec son arme à la ceinture.
Cette attitude n’est pas du goût des diplomates qui préfèrent s’entretenir seul à seul avec le Président autour de certains sujets importants. La présence du vice-président avec son arme en train d’écouter toutes les conversations de façon religieuse constituait une sorte d’arête coincée dans la gorge pour les uns et les autres qui avaient pourtant des choses importantes à dire au Président de la Transition. La junte ne souhaite donc rien laisser passer. Les militaires veillent toujours au grain.
Pour l’heure, malgré la nomination d’un Premier ministre civil, la CEDEAO n’a toujours pas levé les sanctions économiques contre le pays. L’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, envoyé spécial de l’organisation auprès du Mali, estime qu’il est trop tôt pour faire confiance aux nouveaux dirigeants. Et le comportement du Colonel Assimi Goïta pourrait donc conforter les Chefs d’État de la sous-région dans leur position.
Eric Coulibaly
7info.ci