Il s’agit de la Norvège. Le mardi 1er février 2022, Odd Roger Enoksen, le ministre de la Défense a annoncé que son pays n’enverrait plus des éléments de ses troupes spéciales au Mali dans le cadre de la force Takuba. La raison, aucun accord n’est donné par les autorités maliennes pour le déploiement. « À compter d’aujourd’hui, il n’est pas d’actualité d’envoyer une force norvégienne au sein de la force Takuba », a fait savoir le ministre norvégien tout en précisant qu’« il n’a pas été possible d’établir un cadre juridique suffisant avec le Mali qui assure la sécurité de nos soldats ».
Au Mali, les autorités subordonnent désormais l’envoi de troupes sur le territoire à des autorisations préalables du chef de l’exécutif. « Tout déploiement de personnel militaire et civil appartenant aux, ou accompagnant les unités ou entités militaires de la France et des partenaires d’opération doit être consécutif à la disposition de l’invitation écrite du président de la République, Chef de l’État en plus de l’autorisation et l’agrément explicites du gouvernement de la République du Mali », indique un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
La Norvège n’est pas le premier pays à se trouver dans cette situation. Fin janvier 2022, pour les mêmes raisons d’autorisation, les actuels dirigeants militaires avaient demandé avec instance et obtenu du Danemark le retrait de leurs troupes du Mali. Un peu plus de 100 soldats des forces spéciales danoises à peine arrivés devraient donc quitter le territoire malien dans les jours qui viennent. La France quant à elle avait déjà annoncé la réduction de la force barkhane qui inclut la force Takuba.
Cette décision de la Norvège, qui est un soutien à la France, intervient quelques jours après la décision de Bamako d’expulser de son pays, l’ambassadeur français. Une brouille diplomatique qui pousse aussi les pays engagés dans cette force à mener des réflexions en vue d’une réadaptation « d’ici à la mi-février 2022 ».
La force Takuba comprend entre 600 et 900 soldats des forces spéciales d’une quinzaine de pays de l’Union européenne. Créée le 27 mars 2020, c’est une force opérationnelle placée sous commandement français. Sa mission est d’assister les forces armées maliennes dans les opérations antiterroristes qu’elles mènent dans le pays.