Il est l’un des plus célèbres avocats du Mali, mais Me Hassan Barry a passé trois jours aux mains des services secrets de son pays. Il lui était reproché d’être en complicité avec les djihadistes qui sévissent au Mali.
C’est une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux qui a levé un coin du voile sur les supposés liens entre Me Hassan Barry et des extrémistes religieux. Dans cet élément filmé, l’avocat, ancien ministre proche de la communauté peule, a rencontré en juin, le prédicateur radical peul Amadou Koufa, chef de la « katiba du Macina », du nom d’un groupe extrémiste qui sévit dans le centre du Mali. Dans les milieux sécuritaires du pays, c’est une affaire su de tous tel que le relate l’AFP qui donne l’information.
Mais selon le gouvernement, l’arrestation de cet avocat, le vendredi 22 novembre, « n’a aucun lien avec les missions de bons offices qu’il soutient avoir précédemment entreprises ». L’arrestation de Me Barry par les services de renseignement est liée à celle, en fin de semaine, de deux membres présumés du groupe djihadiste Ansaroul Islam, actif au Mali et au Burkina Faso voisin, selon les autorités. « Me Hassan Barry a été arrêté pour complicité avec les terroristes », a dit une source proche du dossier, fait savoir l’AFP.
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Les deux djihadistes présumés, poursuit le confrère, étaient à Bamako pour « faire du repérage pour d’éventuels attentats » avait indiqué vendredi la Sécurité d’Etat. Mais ils souhaitaient également « négocier la libération de plusieurs cadres de leur organisation détenus à la maison d’arrêt de Bamako, dont deux experts en explosifs », selon la même source. Ils auraient affirmé, lors de leur interrogatoire, avoir remis une importante somme d’argent à Hassan Barry pour soudoyer des magistrats et obtenir ces libérations, selon une source proche du dossier.
Après trois jours aux mains des services de renseignement, Hassan Barry a été relâché lundi et est rentré à son domicile, a indiqué à l’AFP le bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Alhassane Sangaré. Un autre avocat, qui n’a pas souhaité être nommé, a précisé que son arrestation par les services de renseignement n’avait pas respecté les dispositions légales en ce qui concerne les avocats. Une source judiciaire, confirmant sa remise en liberté, a expliqué que la procédure judiciaire intentée contre Me Barry « continue ».
Richard Yasseu
7info.ci