Le Procureur de la République, près le Tribunal de Première Instance de Bouaké, Koné Braman, a annoncé au cours d’une conférence de presse ce 30 septembre à son cabinet, que Mangoua Jacques, vice-président du PDCI-RDA et président du conseil régional de Gbêkê devrait être transféré à la prison civile de Bouaké pour détention illégale de munitions de guerre sans autorisation judiciaire.
» Ainsi, faute d’avoir rapporté la preuve de ce qu’il n’est pas le propriétaire des munitions découvertes à son domicile à N’guessankro dans la sous-préfecture de Bodokro, Monsieur Mangoua Jacques sera traduit devant le tribunal correctionnel suivant la procédure de flagrant délit. Il va être déféré en entendant qu’il compare le jeudi 3 octobre prochain devant le tribunal de Première Instance de Bouaké », a déclaré le Procureur de la République, Braman Koné. Selon l’autorité judiciaire, Mangoua Jacques risque une peine de prison allant de 5 à 10 ans de prison.
Samedi 21 septembre dernier, il a été découvert à la résidence de Mangoua Jacques, président du conseil régional de Gbêkê à N’guessankro, 991 munitions de guerre de 7,62 mm; 49 munitions de fusils de type calibre 12 et 40 nouvelles machettes. « Nous sommes au stade de l’enquête préliminaire. A ce jour, la brigade de recherches de la gendarmerie nationale a mené 2 auditions de deux personnes dont Mangoua Jacques et Kouakou Yao Laurent, le concierge pour nécessité d’enquête.. ces objets ont été découverts par le concierge dans la niche, dans l’arrière cour à côté du moteur qui alimente le forage. Au cours d’une perquisition, aucun objet intéressant notre enquête n’a été trouvé. Il convient de préciser aussi, qu’aucune trace n’a été observée sur le mur, qui à une hauteur de 03 mètres, avec des pointes de sécurité« , a précisé Braman Koné.
Il rappelle qu’au cours de l’enquête relative à la crise de Béoumi, « nous avions procédé à des perquisitions aux fins de retrouver des armes et munitions sans succès. La découverte d’un tel arsenal donne lieu à interrogations », a souligné Braman Koné. Il a par ailleurs, précisé qu’il n’a jamais été appelé par le Président Mangoua Jacques pour signifier une telle découverte chez lui. « C’est plutôt son chargé de communication qui a fait une déclaration sur une radio de la place » fait-il savoir. Pour Braman Koné, il appartient donc au présumé coupable Mangoua Jacques, placé sous mandat de dépôt, d’apporter « la preuve que les armes ne lui appartiennent pas. Sinon, le parquet a fait ce qu’il a à faire« , a soutenu Braman Koné pour qui, l’on ne peut pas parler d’atteinte à la sûreté de l’État. « Il s’agit d’une infraction matérielle » a-t-il qualifié.
L’Affaire cache d’armes découvertes chez Mangoua Jacques a éclaté le samedi 21 septembre dernier quelques mois après la crise intercommunautaire qu’a connue le département de Béoumi en mai dernier faisant plusieurs morts et de nombreux dégâts matériels.
Adam’s Régis SOUAGA avec B.S à Bouaké