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Marche  d’EDS, la préfecture d’Abidjan était informée, « on n’a pas besoin d’autorisation pour manifester », explique un juriste

Mis à jour le 28 juin 2018
Publié le 22/03/2018 à 12:58
La marche de la plateforme de l’opposition politique, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) a été étouffée dans l’œuf ce 22 mars 2018 à Abidjan, pour dit-on, non autorisation. Ce qui, de l’avis d’expert, tranche avec la règle en la matière.
 
La police ivoirienne a étouffé la marche prévue ce jeudi 22 mars par l’opposition réunie au sein de la coalition, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). Tchéidé Jean-Gervais, le porte-parole de la plateforme EDS  et par ailleurs vice président du FPI tendance Sangaré et d’autres militants ont été interpellés à la place des martyrs à Adjamé, d’où devrait débuter la marche. Selon nos informations, ils ont été conduits à la préfecture de Police dans la mi-journée.
 
Dans une lettre d’information adressée au Préfet d’Abidjan et datée du 19 mars 2018 avec accusé de réception n° 395, dont pôleafrique.info a reçu copie,  George Armand Ouégnin, président d’EDS informe l’autorité de la tenue de la marche et demande un encadrement sécuritaire : « EDS reste à votre disposition pour les modalités pratiques d’encadrement et de sécurisation de notre manifestation démocratique », lit-on avant la formule de politesse.
Un commissaire de police s’adressant un peu plus tard à la presse, a argué qu’aucune manifestation n’était autorisée en ce lieu. A l’en croire, la seule action autorisée est celle de l’opposition conduite par Affi N’Guessan qui a eu lieu à la Commission électorale indépendante (CEI) dans la commune de Cocody.
 
Information ou autorisation ? Quelles sont les étapes à franchir pour manifester en Côte d’Ivoire? « Les manifestations font parties des libertés définies. Les organisateurs déclarent simplement leur activité et il appartient à l’autorité de l’encadrer », indique Geoffroy-Julien Kouao, le juriste et politologue interrogé par pôleafrique.info. «  Selon l’arrêt Félix Houphouet Boigny de 1956, on n’a pas besoin d’autorisation pour manifester.  La marche est interdite lorsqu’il  y a une menace de trouble à l’ordre public ou une insuffisance de forces de l’ordre pour sécuriser la manifestation. Cela reste à l’appréciation de l’autorité », précise le spécialiste.
 
Nesmon De Laure
Source: rédaction Pôleafrique.info
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