L’ex-chef milicien burkinabé, Amadé Ouérémi a été condamné à perpétuité le jeudi 15 avril 2021, pour le rôle majeur qu’il a joué dans les massacres de masse  de Duékoué (près de 817 morts) fin mars 2011.

La prison à perpétuité sans remise de peine ! C’est la lourde peine infligée ce jeudi 15 avril 2021, à l’ancien seigneur de guerre Amadé Ouérémi. Son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité aura duré trois semaines durant lesquelles, l’ex-patron du Mont Péko n’a pas pu se défendre face aux témoins venus l’accabler.

Et pourtant, il ne l’a pas fait tout seul

Au cours des différentes auditions, Amadé Ouérémi a reconnu avoir participé aux massacres des autochtones Wê, mais n’a pas agi seul.

« Je suis allé à Duékoué avec le rebelle Coulibaly de Kouibly. J’étais un simple élément. Et l’ordre de commandement venait du commandant Losséni Fofana (actuel colonel de l’armée ivoirienne). C’est lui qui a donné l’ordre d’aller chasser tous les miliciens de Duékoué, (…). J’étais élément de quelqu’un, donc je ne comprends pas pourquoi on m’accuse. Je n’ai pas fait ça moi seul », a-t-il déclaré à la barre.

LIRES AUSSI: Massacres de Duékoué, Amadé Ouérémi ne veut pas couler seul

Aucun des chefs rebelles d’alors, cités par Amadé Ouérémi n’a été convoqué pour une confrontation. Charles Bini, président du tribunal s’est contenté des déclarations de ces derniers lors des enquêtes préliminaires. Naturellement tous ont dit qu’ils ne le connaissent.

Longtemps considérée comme instrumentalisée par rapports autres pouvoirs institutionnels, le pouvoir judiciaire ivoirien avait rarement fait l’objet d’une considération aussi élevée que celle suscitée par le procès d’Amadé Ouérémi, ce depuis l’avènement d’Alassane Ouattara aux affaires.

C’était la première fois depuis 10 ans qu’un combattant pro-Ouattara était jugé pour des crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. L’immense majorité du peuple de Côte d’Ivoire, dès le premier jour du procès, se demandait si Losséni Fofana, ancien chef rebelle commandant de la zone ouest et les autres rebelles allaient comparaître devant les juges. Mais non !

Ce procès laisse un goût d’inachevé dans la quête de la vérité sur l’une des affaires les plus sombres de l’histoire de la Côte d’Ivoire.