L’annonce a été faite ce jeudi 19 décembre lors des rendez-vous du gouvernement organisés par le CICG. « Nous ne sommes pas encore prêts mais nous allons construire des musées. Les protocoles d’accord ont déjà été signés. Par ailleurs, cette situation est délicate eu égard au cadre juridique de cette restitution. Les députés français souhaitent voter une loi avant de laisser venir ces œuvres. Pour notre part, nous avons déjà demandé la restitution d’un tambour Atchan, disparu au moment de la colonisation. Les villageois l’utilisaient pour s’informer de l’arrivée des colons en vue de mieux préparer une résistance. Il est exposé au Musée du Quai Branly en France » a révélé Maurice Bandama.
A ce jour, ce sont près de 20.000 objets d’art ivoiriens qui attendent d’être rapatriés au pays.
La culture en Côte d’Ivoire se porte bien et offre des belles perspectives. C’est ce qui ressort du bilan de gestion fait par Maurice Kouakou Bandama, Ministre de la Culture et de la Francophonie, lors des rendez-vous du gouvernement ce jeudi 19 décembre au Plateau. Cette tribune d’échanges organisée par le CICG a permis d’aborder les questions relatives au Burida et des œuvres d’art emportées par la France pendant la colonisation.
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Concernant la promesse de la France, de remettre les œuvres d’art, spoliées à l’Afrique pendant la colonisation, le Ministre de la Culture et de la Francophonie affirme que la Côte d’Ivoire n’est pas prête à les recevoir. Mais des musées répondant aux normes internationales de conservation, seront construits.
« A l’horizon 2040, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir une nation industrielle, unie dans sa diversité culturelle, démocratique et ouverte sur le monde. Toutes les actions que nous conduisons s’inscrivent dans cet axe stratégique qui est une tendance lourde et impérative, une orientation obligatoire de l’Etat, du gouvernement. C’est dire que notre action, malgré la diversité de ses composantes, est régie par une ligne directrice et cohérente dont le but est de promouvoir l’unité et l’union des ivoiriens à travers notre diversité culturelle » a indiqué Maurice Kouakou Bandama, Ministre de la Culture et de la Francophonie, dans ses propos liminaires.
Après 8 années passées à la tête de son ministère, l’enseignant de Lettres modernes-écrivain était face à la presse ce jeudi. Il est revenu sur l’état des lieux, lors de sa prise de fonction en 2011, avant de dresser le bilan des activités menées pour redynamiser le secteur de la culture en Côte d’Ivoire. Le cadre juridique a été élargi et renforcé, le patrimoine matériel et immatériel valorisé, les beautés artistiques, le livre retrouve peu à peu ses lettres de noblesses, des musées seront construits et les conditions de vie des artistes ont été améliorées selon Maurice Bandama.
Pourtant les crises répétées au Burida (Bureau Ivoirien des Droits d’Auteurs) n’ont cessé d’ébranler le milieu culturel ivoirien. Un grand nombre d’artistes ont réclamé le départ de d’Irène Vieira de la tête de la structure. Le Ministère de la Culture et de la Francophonie, s’était même saisi du dossier. Mais désormais tout va bien, rassure l’homme de lettres.
« Face à la détresse des auteurs ivoiriens, nous avons soumis au Président de la République et au gouvernement le projet de la pension présidentielle de 300.000 FCFA. Cette pension s’étend aujourd’hui à 60 artistes vivants, considérés comme des précurseurs. De 2000 à 2011 soit 12 ans, plus de 4 milliards ont été récoltés par le Burida. Mais de 2012 à 2018 soit 7 ans, ce sont plus de 7 milliards qui ont été récoltés. Ce qui veut dire que les choses évoluent bien. Nous avons changé la tête dirigeante de la structure. Bientôt de nouvelles personnes seront désignées pour présider aux destinées du Burida » fait savoir Maurice Kouakou Bandama.
Eric Coulibaly
7info