Depuis la messe de clôture de la 123e assemblée générale plénière de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire qu’il a célébrée, Mgr Marcellin Yao Kouadio est au centre de la polémique. Pour ses critiques sur la vie sociopolitique et économique du pays, il est adulé ou blâmé selon la position des uns et des autres. Mais qui est Mgr Marcellin Yao Kouadio ?
Mgr Marcellin Yao Kouadio est né le 1er janvier 1960 à Vavoua dans la région de Haut-Sassandra au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Attiré par l’envie de servir Dieu, il fréquente les lieux de cultes catholiques pour apprendre. De 1984 à 1990, il suit une formation au grand séminaire Saint-Cœur-de-Marie d’Anyama. Dans cette dernière année, et pour son engagement il connaît des promotions dans le service de Dieu. C’est d’abord un ordonnancement en tant que prêtre pour le compte du diocèse de Daloa le 29 décembre 1990 par Mgr Pierre-Marie Coty. Et son affectation à la paroisse Sainte Marie de Zuénoula où il est vicaire puis curé de 1990 à 1994.
Désireux de connaître davantage son Dieu qu’il sert, Mgr Marcellin Yao Kouadio part à Rome en Italie où il fait des études de théologie biblique et de missiologie à l’Université pontificale grégorienne. Titulaire plus tard d’une licence en théologie biblique et d’un doctorat en missiologie, avec une option sur l’inculturation, il revient en Côte d’Ivoire, son pays, dans son diocèse où il est nommé directeur diocésain de l’enseignement catholique et professeur de missiologie au grand séminaire philosophique provincial Saint-Pierre de Daloa de 2000 à 2005.
En 2005 Mgr Marcellin Yao Kouadio est également nommé directeur national de l’enseignement catholique par la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire. Il reste à ce poste jusqu’en 2009, date de sa nomination par le Pape Benoit XVI comme évêque de Yamoussoukro, avant d’être à nouveau ramené à Daloa, son diocèse d’origine, en 2018. Dans son ministère, ce prêtre a une devise épiscopale : « Veritas liberabit vos » (« La vérité vous affranchira »).
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Une devise qui le suit partout où il exerce. Car Mgr Marcellin Yao Kouadio n’est pas à ses premières critiques de la vie sociopolitique et économique de la Côte d’Ivoire. En 2015, à la clôture d’une autre assemblée plénière des Archevêques et Evêques de Côte d’Ivoire qui s’est tenue à Abengourou, le prélat a dénoncé dans son homélie, les guerres économiques, les rebellions planifiées par les multinationales, les recours aux pratiques mystiques, la dictature etc.
« L’Afrique se présente comme un gâteau de guerre, l’émergence est chantée partout alors que les gens ont faim et n’ont même pas le minimum pour se soigner », dépeignait-il. En Côte d’Ivoire, disait-il, le mensonge, l’hypocrisie, la corruption et l’immoralité sont galopants. Et le bourreau et la victime sont au même niveau de culpabilité.
« Les Ivoiriens ont beaucoup parlé de la réconciliation après la crise post- électorale. Mais beaucoup de questions se posent. Où en sommes-nous ? Combien de personnes y croient encore ? Nos cœurs ont-ils cessé de faire la guerre ? Dieu attend de la Cote d’Ivoire une réconciliation vraie et sincère. Mais peut-on faire la paix ou la réconciliation par procuration ? », disait-il.