Société

Migration irrégulière, Plus de 3.000 morts en 2020 malgré la Covid-19, le bilan ivoirien

Mis à jour le 19 décembre 2020
Publié le 19/12/2020 à 2:25 , , , ,

La maladie à coronavirus n’a pas empêché plusieurs personnes à prendre le chemin de la méditerranée. Des morts de migrants ont été enregistrées cette année 2020 selon l’Organisation Internationale de la Migration ( OIM).

Selon projet des « Migrants disparus » de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce sont exactement 3.174 migrants qui sont décédés le long des différents itinéraires migratoires dans le monde cette année. Il s’agit d’une baisse de près 2.000 morts par rapport aux 5.327 décès recensés par l’OIM en 2019.

« Le fait que des personnes continuent à faire ces voyages malgré la nature sans précédent des restrictions à la mobilité souligne la nécessité de disposer d’options de migration plus sûres, légales et prévisibles », a dit le vendredi 18 décembre 2020 aux médias à Genève, Paul Dillon, porte-parole de l’OIM.

L’itinéraire mortel des îles Canaries

Bien que le nombre total de personnes ayant perdu la vie cette année soit inférieur à celui des années précédentes, certains itinéraires ont connu une hausse du nombre de décès. C’est le cas de la route menant des côtes ouest-africaines aux îles Canaries, en Espagne.

Selon l’OIM, au moins 593 personnes sont mortes sur cette voie périlleuse de l’Océan atlantique, contre 210 en 2019 et 45 en 2018.

Au total, quelque 1.773 migrants sont morts cette année sur les différentes voies européennes dont la Méditerranée. Ce qui représente la majorité des décès enregistrés dans le monde. Il s’agit d’une tendance qui se poursuit depuis 2014, date à laquelle le projet « Migrants disparus » a commencé à recueillir des données.

Au moins 14 « naufrages invisibles » ayant fait au moins 600 victimes

Plus largement, la baisse du nombre de décès de migrants enregistrés n’indique pas nécessairement que le nombre de vies perdues a réellement diminué en 2020. Car la pandémie de Covid-19 remet également en question la capacité de l’OIM à la fois à rassembler des données sur les décès pendant la migration et à surveiller des itinéraires spécifiques.

A ce sujet, l’OIM indique avoir eu connaissance d’au moins 14 naufrages invisibles ayant fait au moins 600 victimes et qui n’ont pas été inclus dans les dossiers de cette année.

Face à ces destins tragiques, l’Agence onusienne tient à souligner les contributions importantes des migrants à la sécurité des populations pendant cette pandémie ».

L’OIM souligne également les nombreux défis auxquels les migrants eux-mêmes sont confrontés, notamment « la xénophobie croissante, le manque d’accès aux services, la pauvreté accrue, la détention arbitraire et le phénomène des trois millions de personnes au moins qui sont bloquées et incapables de rentrer chez elles ».

Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, pays ayant beaucoup de migrants, enregistre plusieurs décès. Déjà en octobre dernier, le naufrage d’une embarcation a donné la mort de plusieurs migrants parmi eux des ivoiriens dont une femme et un bébé.

Sandra Kohet

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