L’entreprise de téléphonie mobile MTN, sponsor premium du concours de beauté Miss Côte d’Ivoire a été interpelée après la diffusion d’une émission sur une chaîne ivoirienne concernant le viol. Elle a réagi en promettant des « mesures fermes ».
Le présentateur de l’émission est le même que celui de la finale du concours de Miss Côte d’Ivoire. De quoi alimenter davantage la colère des associations de défense des droits de la femme. Après ce dérapage à l’antenne, suivi par des millions d’Ivoiriens, l’entreprise de téléphonie mobile, sponsor principal de l’événement, a été invitée à réagir en dissociant son image de celle d’un animateur qui fait « l’apanage du viol ».
La réaction de MTN Côte d’Ivoire est tombée dans la journée du 31 août 2021.
« Ce lundi 30 Août 2021, c’est avec stupéfaction que nous avons suivi comme bon nombre de téléspectateurs, des séquences choquantes diffusées lors d’une émission télévisée. Trouvant inacceptable et scandaleux un tel contenu tendant à banaliser le viol et à en faire un sujet de divertissement, MTN Cote d’Ivoire exprime son indignation et apporte sa solidarité à toutes les personnes victimes de ce fléau. MTN Côte d’Ivoire, en tant qu’entreprise attachée à la lutte contre toutes formes de violences faites aux femmes et sponsor officiel de Miss Côte d’Ivoire mesure la gravité des propos tenus lors de l’émission. MTN Côte d’Ivoire s’engage à prendre des mesures fermes et appropriées conformes à ses valeurs avant la finale du concours prévue ce samedi 4 septembre 2021 », peut-on lire dans le communiqué de l’entreprise.
Hormis les activistes et associations de défense des droits de la femme, les organismes et médias internationaux ont aussi exprimé leur « indignation » face au sujet du viol tourné en dérision sur une chaîne de télévision en Côte d’Ivoire. Les excuses de l’animateur, jugées insuffisantes, et celles des responsables de la chaîne NCI, principale mise en cause dans l’affaire, n’ont pas suffi à apaiser la colère des Ivoiriens. Ils demandent même au procureur de la République, Adou Richard, de se saisir de l’affaire.
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Dans une enquête réalisée auprès de 5.556 personnes publiée en juin, l’ONG ivoirienne Citoyenne pour la promotion et la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), a recensé en deux ans dans la seule ville d’Abidjan 416 féminicides, 2.000 cas de violences faites aux femmes, dont 1.290 cas de mariage de filles de moins de 18 ans et 1.121 viols.