300 employés de Wave travaillant sur les nouveaux marchés, notamment au Mali, au Burkina Faso et en Ouganda ont été licenciés. L’entreprise ménage sa monture pour s’implanter davantage sur les marchés ivoiriens et sénégalais.
L’arrivée de la Fintech Wave en Côte d’Ivoire a bouleversé le marché du mobile money. Alors que les frais de transactions pratiqués par les opérateurs locaux demeuraient élevés, l’entreprise a réduit ses coûts. Conséquence, ses concurrents ont suivi le mouvement pour ne pas perdre leurs clients.
C’est donc fort de ces réussites au Sénégal et en Côte d’Ivoire que l’entreprise s’est lancée sur de nouveaux marchés. Mais les choses ne se passent pas comme elle le souhaite. Au Burkina Faso, au Mali et en Ouganda, Wave a licencié 15% de son personnel.
Jessica Chervin, une ancienne cadre d’Andela, réseau de placement pour les développeurs de logiciels et qui a rejoint Wave en tant que responsable de l’expansion en mars, donne les raisons de cette décision.
« Comme de nombreuses entreprises technologiques, Wave s’adapte rapidement aux changements brutaux survenus sur les marchés financiers ces derniers mois et, comme les meilleures d’entre elles (et surtout, en tant qu’institution financière), elle a dû prendre des décisions très difficiles afin de s’assurer qu’elle peut continuer à servir ses clients sur les marchés existants, maintenant et à long terme. Ce changement vital dans les priorités stratégiques signifie que moi et beaucoup d’autres quittons Wave bien plus tôt que quiconque l’avait espéré », fait-elle savoir.
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Cette politique répond à deux besoins. La première, mobiliser des ressources financières propres afin de ne dépendre qu’aucun autre investisseur. La seconde, travailler davantage à son expansion au Sénégal et en Côte d’Ivoire, où l’entreprise semble tenir le bon bout face aux opérateurs de téléphonie.
Le personnel de Wave se répartit sur ses cinq marchés, à savoir la Tunisie, le Kenya, les États-Unis, l’Allemagne, le Nigeria et le Royaume-Uni. Le porte-parole de la société a déclaré qu’un petit pourcentage des employés libérés opérait justement à distance dans ces pays.
« Nous regrettons l’impact sur les employés et leurs familles, mais nous sommes convaincus que la meilleure façon d’honorer ces collègues est de s’assurer que leurs contributions perdurent. Wave offre des avantages et des forfaits améliorés à tous les employés concernés afin d’exprimer notre profonde reconnaissance pour leurs précieuses contributions, leur travail acharné et leur dévouement », a rassuré le porte-parole de l’entreprise.
Pourtant, la Société financière internationale (SFI), a octroyé le 6 juillet dernier un prêt de 90 millions d’euros, soit plus de 54 milliards FCFA dans le cadre de l’une des plus importantes opérations d’emprunt sur le marché. Wave n’est donc pas en danger et ses employés en Côte d’Ivoire n’ont pour le moment aucun souci à se faire.