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Mort d’Al-Baghdadi, les spécialistes craignent plus d’actions terroristes

Mis à jour le 29 octobre 2019
Publié le 29/10/2019 à 3:11 , , , , ,

Après la mort  d’Al-Baghdadi, son leader, l’avenir de l’organisation terroriste ‘’Etat Islamique’’ est-il en pointillés ? Des spécialistes ivoiriens de la question en doutent.   

L’organisation terroriste ‘’Etat Islamique’’ n’a plus de leader. Abou Al-Baghdadi son chef est tombé le dimanche 27 octobre en Syrie au cours d’un raid de l’armée américaine. Si cette mort est un coup dur pour l’EI, elle est loin d’être un coup mortel pour Daesh si l’on s’en tient à ses ramifications dans le monde et précisément sur le continent africain.

Selon des spécialistes, l’on doit craindre une consolidation des organisations terroristes qui sévissent en Afrique, précisément au Sahel, au Nigeria, en Somalie, et dans d’autres pays africains comme la République Démocratique du Congo. Plusieurs organisations terroristes en Egypte, en Libye, en Afrique de l’ouest, avaient fait allégeance à l’EI. A en croire des observateurs, le groupe Boko Haram qui est divisé en factions rivales à cause du choix des djihadistes qu’avait fait en son temps Al-Baghdadi, pourrait se reconsolider en un seul groupe.

«La disparition du calife autoproclamé porte certes un coup dur au groupe terroriste mais n’entache en rien sa capacité de nuisance. Prévoyant, le chef de l’organisation terroriste avait décentralisé le commandement de l’EI qui a aujourd’hui des ramifications un peu partout. La mort de ce chef terroriste aura pour conséquence entre autres, un afflux massif de combattants dans certaines régions du monde comme le Sahel et le Nigeria où la secte islamique Boko Haram sévit depuis des années. Même des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Benin…ne sont pas à l’abri. Il va falloir que les autorités des pays africains se donnent la main pour lutter contre le djihadisme », soutient Paul-Armand Koffi, consultant en relations internationales, joint par 7info.ci.

Dr Bah Mahier Jules Michel est socio-politologue et enseignant à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody. Les actions terroristes se poursuivront si les puissances mondiales ne changent pas leur politique étrangère, selon lui. «Tant que les grandes puissances ne changent pas leur politique étrangère, le terrorisme ne connaîtra pas de fin. La violence de l’EI est une violence protestataire contre l’humiliation et les frustrations subies par certains peuples. C’est lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003 qu’Al-Baghdadi a créé un groupuscule djihadiste avant d’être arrêté et emprisonné dans la prison de Bucca tenue par les Américains. C’est pendant son séjour carcéral qu’il s’est radicalisé. Répondre à la violence par la production d’actes de violence n’est qu’une stratégie de lutte. La mort du chef de l’EI ne fera qu’envenimer la situation », analyse pour 7info.ci le spécialiste.

Avec la présence de nombreuses cellules terroristes autonomes sur le continent africains, les pays de cette partie du monde devront être davantage vigilants.

Arnaud Houssou

7info.ci

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