Ce mercredi 27 novembre, l’armée nigériane a procédé à la libération de 983 individus, dont cinq femmes, incarcérés dans une prison militaire de Maiduguri, au Nord-est du pays, pour leurs liens supposés avec Boko Haram.
Le commandant de l’armée nigériane, Olusegun Adeniyi, a déclaré lors d’une cérémonie que les individus libérés avaient été remis aux autorités civiles de l’État de Borno pour « réhabilitation et intégration ». Selon Babagana Umara Zulum, gouverneur de l’État de Borno, les personnes libérées avaient préalablement fait l’objet d’une enquête. Elles n’étaient pas des jihadistes de Boko Haram mais des suspects qui, après enquête, ont été « blanchis des infractions reprochées ».
Par ailleurs, l’armée nigériane a été la cible de groupes de défense des droits de l’homme. L’un des détenus libérés a affirmé avoir été interpellé dans la rue parce qu’il n’avait pas pu fournir de pièce d’identité valide à des soldats lors d’un contrôle. « Je n’ai jamais été membre de Boko Haram mais j’ai passé quatre ans en détention » a-t-il déclaré aux journalistes. Ces groupes de défense ont régulièrement reproché à l’armée de procéder à des arrestations massives et arbitraires de citoyens innocents au cours des dix années de lutte contre l’insurrection jihadiste. En octobre dernier, 25 enfants avaient été libérés après la publication d’un rapport accablant de l’ONG Human Rights Watch, accusant des militaires de maltraitance et torture à l’encontre des enfants détenus.
Il s’agit là d’une des libérations les plus importantes de détenus par l’armée en une seule fois.
Manuela POKOSSY-COULIBALY
7info.ci