Politique

Nomination d’Abdourahamane Cissé, enfin la passe à la nouvelle génération ?

Mis à jour le 30 mars 2021
Publié le 30/03/2021 à 4:00 , , ,
Il a déjoué les pronostics. Car si l’on s’attendait à voir un technocrate à la place d’un autre technocrate (Patrick Achi), rien ne présageait Abdourahamane Cissé, ce jeune homme de 39 ans, au poste de secrétaire général de la présidence. Et si la nouvelle équipe gouvernementale était dominée par la jeunesse ?  

Alors que l’on attend encore la formation du nouveau gouvernement après la nomination du Premier ministre, Alassane Ouattara continue de pousser les pions. Le lundi 29 mars, il a nommé Abdourahmane Cissé, ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables au poste de secrétaire général de la présidence en remplacement de Patrick Achi. Plutôt qu’un vrai politique, Ouattara a préféré un technocrate qui plus est, jeune. Sa nouvelle équipe prend peu à peu forme et la jeunesse pourrait y jouer un rôle fondamental.

« Les pesanteurs politiques aux deux extrêmes, c’est-à-dire à l’aile droite et à l’aile gauche, vecteur de l’immobilisme politique, n’encouragent ni à l’innovation politique, ni au rafraîchissement des valeurs, ni au rajeunissement de la classe politique. Loin d’abandonner le projet, le centriste Alassane Ouattara, adepte de l’innovation structurelle depuis le temps où il était opposant, poussait à ce que les « grands » prennent leur retraite politique. Peu après il a clairement signifié avant la présidentielle de 2010. Pendant le débat télévisé face à Laurent Gbagbo, il a précisé à nouveau. Une fois élu, il n’a pas arrêté d’en parler. L’alliance avec le PDCI a remis ce rêve aux calendes grecs. Les pesanteurs de la tradition politique au sein des grandes familles politiques conservatrices comme le PDCI le tirent vers le bas. Les pseudos progressistes comme le FPI auraient dû lui emboîter le pas, mais les néo populistes avaient déjà déserté leur idéal et leur force de progrès…les jeunes leur servaient à alimenter les agoras et démonstrations de force digne de la droite extrême ultra conservatrice » a analysé pour 7info, Kipré Paul, politologue.

Pourtant le terme « nouvelle génération » a longtemps fait débat en Côte d’Ivoire depuis le 6 mars 2020, date à laquelle le Président de la République Alassane Ouattara avait annoncé qu’il ne se présenterait pas pour un troisième mandat. Il avait décidé de passer le flambeau à la nouvelle génération. Mais alors que l’on s’attendait à la désignation d’un jeune cadre du RHDP en tant que candidat du parti pour les élections présidentielles, Alassane Ouattara a opté pour Amadou Gon Coulibaly, son Premier ministre à l’époque. De quoi s’interroger sur la perception de cette nouvelle génération par le Chef de l’État.

« Le président y croit fermement, car il continue de promouvoir le genre féminin et surtout la jeunesse. Sa dernière intervention annonçant la démission de son gouvernement fait allusion à l’avènement de la jeunesse, je puis vous le confirmer. Dans le futur gouvernement, les maximalistes seront issus de la jeunesse et vont faire bouger les lignes. Les minimalistes seront contraints par cette inflexion et vont s’agripper à la machine » assure le spécialiste.

Pour l’heure la date de la formation du nouveau gouvernement de Patrick Achi, n’est pas encore connue.

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