Alors que la rencontre entre les présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo approche, Ibrahim Cissé Bacongo est nommé ministre conseiller spécial chargé des affaires politiques à la présidence de la République. Choix tactique à quelques heures de ce tête-à-tête très attendu ? L’avis d’un analyste politique.
Ibrahim Cissé Bacongo signe son retour dans l’exécutif ivoirien. Depuis le lundi 26 juillet 2021, par un décret, il est nommé ministre à la présidence de la République en qualité de Conseiller spécial chargé des Affaires politiques. Un poste qu’il retrouve après plusieurs années, mais sous une nouvelle dénomination.
En 2016, cet ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, était le conseiller spécial du président de la République chargé des Affaires juridiques, institutionnelles et politiques. C’est d’ailleurs à ce poste qu’il a pris part à la rédaction de la Constitution de la troisième République.
Si le choix sur de la personne ne fait pas débat, le timing de la nomination suscite des interrogations. Ibrahim Cissé Bacongo revient dans la gestion des affaires politiques à la présidence de la république, à la veille d’une rencontre prévue le lendemain mardi 27 juillet 2021, entre le président Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo. L’ancien chef d’Etat revient après dix ans, de la Cour pénale internationale (CPI) où il a été acquitté de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre qu’il aurait commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011 et qui a fait plus de 3000 morts. Une crise politique opposait les deux hommes d’Etat.
Choix tactique ? Oui, estiment des observateurs de la politique ivoirienne. Dr. Eddie Guipié est enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo au Nord de la Côte d’Ivoire. Il partage cet avis.
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« Le Maire Cissé Bacongo n’est pas vu comme un faucon, mais une colombe. Il jouit d’une bonne réputation après tout ce qu’il a accompli à Koumassi. C’est un juriste, un homme capable de rapprocher les bords les plus éloignés. Il peut avoir été choisi par le président Alassane Ouattara pour justement mener le dialogue entre les partis politiques», analyse l’universitaire pour 7info qui l’a joint.
La rencontre prévue ce mardi entre les présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo est perçue comme celle qui va donner un grand coup de pouce à la réconciliation nationale.
