Politique

Nouvelle CEI, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples se prononce le 1er novembre, l’opposition croise les doigts

Mis à jour le 28 octobre 2019
Publié le 28/10/2019 à 1:19 , , , , ,

Le vin semble tiré pour le pouvoir. Mais l’opposition refuse de le boire. Les divergences sur la composition de la Commission Électorale Indépendante (CEI) organe en charge des élections en Côte d’Ivoire, continuent d’alimenter l’actualité politique dans le pays. La Cour Africaine des Droits et des Peuples (CADHP), saisie par une partie de l’opposition a décidé de réexaminer le dossier le 1er novembre prochain.

« La CADHP a d’ailleurs inscrit l’affaire en jugement lors de la prochaine session qui s’ouvrira le 1er Novembre 2019. Cette plainte est motivée par la volonté de l’opposition d’aider la Côte d’Ivoire à se doter d’une structure consensuelle, capable de convaincre les ivoiriens de la sincérité des résultats des prochaines élections », annonçait Marius Konan, député PDCI d’Attiégouakro au centre de la Côte d’Ivoire.

L’opposition ivoirienne ne démord pas. La Commission Électorale Indépendante (CEI) dans sa composition actuelle, ne pourra organiser des élections libres et transparentes en Côte d’Ivoire selon le PDCI et ses alliés. Une plainte a donc été déposée à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), pour demander à l’Etat de Côte d’Ivoire de revoir la composition de l’organe. Pourtant, le gouvernement ivoirien assure s’être conformé à l’Arrêté de ce tribunal, saisi une première fois par la société civile, toujours sur la CEI.

L’ex-Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité avait entamé des discussions depuis le début de l’année avec les partis politiques et organisations de la société civile, en vue former une CEI consensuelle avant les prochaines élections dans le pays. Les résultats de ces différentes consultations ont permis de nommer les nouveaux membres de l’institution et d’élire son président. Mais l’opposition reste braquée.

Pourtant le président de la nouvelle Commission Électorale Indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibert, a reçu en audience la représentante de la Commission de l’Union Africaine vendredi 25 octobre au siège de l’Institution. Mayuma Kala, a assuré que la mission de l’organisation est « d’accompagner tous les pays en année électorale et de faire en sorte que les élections soient belles et transparentes ». Il s’agira donc pour l’Union Africaine (UA) de prendre toutes les dispositions de sorte à permettre à la Côte d’Ivoire d’organiser des élections apaisées en 2020.

Dr Geoffroy Kouao Julien est analyste politiste et juriste écrivain. La CADHP rendra une décision selon le droit, dit-il.

« La commission et la CADHP sont deux organes différents de l’UA. La commission est politique, elle s’est rendue à la CEI pour accompagner un processus politique, c’est son rôle. La CADHP quant à elle, est une juridiction. La CADHP a jugé recevable la requête formée par des ONG et partis politiques ivoiriens, elle va maintenant juger l’affaire au fond et rendre une décision obligatoire et exécutoire. Les juges de la CADHP vont rendre leur décision selon leur science (le droit) et leur conscience en toute indépendance », analyse le politologue.

La décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), qui examinera à nouveau le dossier de la CEI sur requête du PDCI et ses alliés, est donc attendue.

Éric Coulibaly

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