La fédération ivoirienne de football (FIF) a procédé à un réaménagement de la Direction Technique Nationale (DTN) et dévoilé ce mercredi 21 janvier 2025 les noms des sélectionneurs des équipes nationales de jeunes chez les hommes et les féminines.

Ainsi, le Marocain Younes Zerdouk, ex-entraîneur adjoint de la sélection des Comores, a été désigné sélectionneur des U20, en remplacement de l’Ivoirien Dao Lacina, désormais en charge des U20 féminine.

L’ancien footballeur international français Reynald Pedros hérite, quant à lui, de l’équipe nationale A Féminine.

Deux autres expatriés, le franco-algérien Lounes Hattab et le Français Sébastien Bannier ont été respectivement nommés Directeur technique national (DTN) et Directeur de formation.

Ces nouvelles nominations sont révélatrices du changement de cap du comité exécutif de la FIF qui a opté pour l’expertise étrangère à la tête de ces sélections jusque-là confiées aux nationaux.

Pour la FIF, ces choix obéissent à un seul objectif : “le développement du football ivoirien’’.

“A un moment donné quand on veut gravir des échelons, il ne faut pas se cacher la face. Il faut aller chercher ailleurs ce qui est bon.

On a fait des choix pour permettre au football ivoirien de performer davantage’’, a expliqué en conférence de presse, le 3e vice-président de la FIF, le Colonel Koné Mamadou.

L’ancien président d’honneur des entraîneurs et éducateurs de Côte d’Ivoire, Mohamadou Sangaré, quant à lui, voit d’un mauvais œil le recours à la filière marocaine.

Il soupçonne “un deal’’ avec le président de la Fédération du Royaume chérifien, Faouzi Lekjaa.

“Il faut savoir que le Maroc et son gouvernement à travers sa diplomatie sportive, finance et encadre via sa fédération, 43 associations africaines sur 54 affiliées à la CAF’’, écrit-il sur les réseaux sociaux.

“Et, si la constitution des staffs techniques des Eléphants était finalement la clé de l’élection d’Idriss Diallo président de la fédération ivoirienne de football au conseil de la FIFA ?’’, s’interroge-t-il.

Le choix de non nationaux pour diriger certaines structures contraste avec l’option prise par les dirigeants de la FIF notamment pendant la CAN 2023.

On se rappelle, au cours de cette compétition, le sélectionneur Jean-Louis Gasset avait été remercié juste après la défaite des Eléphants face à la Guinée équatoriale (4-0).

Son adjoint, Faé Emerse, un ivoirien avait pris le relais. C’est avec ce dernier que la Côte d’Ivoire a réalisé son sacre à domicile.

Un triomphe qui a laissé transparaître qu’une part belle serait désormais faite aux compétences locales.

Les derniers choix de la FIF sont-ils conformes à cette vision ?

Le débat ne se situe pas au niveau des compétences locales ou pas, estiment certains observateurs. Cyrille Djedjed est journaliste et analyste sportif ivoirien. Il est de cet avis.

« Pour ces différents postes, il y a eu un appel à candidature. Je ne sais pas si des ivoiriens ont postulé.

En outre, il faut se demander si les techniciens ivoiriens remplissent les critères demandés pour ces postes.

Si c’était le cas, certainement que les responsables de la FIF auraient porté leur choix sur eux », fait-il savoir à 7info.

Selon lui, le président de la FIF reste dans sa vision de composer avec les nationaux, d’où la nomination d’Alain Gouaméné comme adjoint de Lounes Hattab et la création de conseillers techniques régionaux, tous dirigés par des ivoiriens.

Serge Alain Koffi