Société

Nouvelle trêve sociale, les responsables syndicaux se prononcent

Mis à jour le 10 août 2022
Publié le 10/08/2022 à 3:33 , ,

Les lignes bougent quant à l’amélioration des conditions salariales des fonctionnaires et agents de l’État en Côte d’Ivoire. Leurs revendications vont trouver des solutions grâce à la signature d’une nouvelle trêve sociale le lundi 8 août 2022. De quoi réjouir les responsables syndicaux, principaux acteurs de cette lutte.

 

 

Au total huit engagements clés ont été arrêtés dans le cadre de ce nouveau protocole d’accord qui court de 2022 à 2027. Pendant cette période, ce sont 1 135 milliards FCFA qui vont être injectés par le gouvernement afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’État. La particularité de cette nouvelle trêve sociale est que toutes les revendications sont satisfaites sans avoir eu recours à des grèves ou à des confrontations.

L’adoption du nouveau Statut général de la Fonction publique au plus tard le 30 juin 2023, l’instauration d’une prime exceptionnelle de fin d’année payée au plus tard le 10 janvier de chaque année, la revalorisation de l’indemnité de transport à partir de fin août 2022, la revalorisation des allocations familiales de 2 500 FCFA à 7 500 FCFA par mois et par enfant, à compter de fin août 2022. Sont entre autres grandes décisions prises dans le cadre de cet accord qui oblige le gouvernement ivoirien et les organisations syndicales des fonctionnaires et agents de l’État.

Autant de décisions qui apportent désormais une véritable bouffée d’oxygène au quotidien des fonctionnaires et agents de l’État. Jean-Yves Abonga, le président de l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (IFCI) joint par 7info, se réjouit que les efforts consentis aient abouti à ces décisions dans l’intérêt des fonctionnaires.

« Je suis un leader heureux parce que depuis 2017, nous avons choisi de faire la part belle au dialogue pour trouver des réponses aux préoccupations des travailleurs. Aujourd’hui ce sont des acquis nouveaux qu’il faut saluer surtout que ces questions demeuraient pour certaines depuis plus de 60 ans. Nous nous réjouissons parce que nous avons pu apporter un plus au quotidien des fonctionnaires. Ces fonctionnaires vont désormais travailler afin que la Fonction publique puisse offrir des services de qualité aux populations ivoiriennes. Et ce qui est encore plus important, c’est que les syndicats ont désormais une place de choix dans la régulation sociale en Côte d’Ivoire pour que de manière continue nous puissions régler les problèmes des fonctionnaires », confie-t-il.

 

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Pour sa part, Théodore Zadi Gnagna, le président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé estime que l’instauration de ce protocole d’accord augure des lendemains meilleurs pour les fonctionnaires et agents de l’État.

« Cet accord ouvre des perspectives heureuses en raison de la mise en place de cadres de discussions tant sectoriels que centraux. Désormais en Côte d’Ivoire, les fonctionnaires ivoiriens savent que tous les 5 ans ils verront leur condition sociale s’améliorer. Je voudrais donc lancer un appel à l’ensemble des fonctionnaires pour que nous respections cet accord tout au long des 5 ans à venir. Notre souhait le plus ardent c’est que le gouvernement se penche sur la situation des retraités qui semblent être oubliés », révèle-t-il à 7info.

 

Pour arriver à ce résultat salué de tous, il aura fallu mener un processus de longue haleine.

 

« Il faut préciser que nous avons entamé les discussions dans des conditions exceptionnelles. Nous avons débuté ce processus en septembre 2021 avec le recueil de l’ensemble des préoccupations des fonctionnaires au nombre de 377 revendications que nous avons classées en deux grands groupes. Les revendications de gouvernance qui sont sectorielles et liées aux différents ministères techniques et les revendications corporatives qui ont une incidence financière et dont la résolution dépend principalement du président de la République. Après cela nous avons fait consolider ce cahier de revendications par chaque ministère et le gouvernement a accepté d’écouter les syndicats de base et c’est à la suite de cela qu’on a ouvert les négociations pour trouver des solutions aux problèmes des fonctionnaires », précise Jean-Yves Abonga.

 

La signature de la trêve sociale 2022-2027 marque-t-elle la fin de la revendication sociale pendant cette période ? Jean-Yves Abonga y répond sans équivoque.

 

« Nous avons classifié la résolution des problèmes des fonctionnaires en trois grands groupes. Les revendications qui seront traitées à court terme telles que celles annoncées par le Président de la République à la veille de l’indépendance, les revendications à moyen terme qui vont s’inscrire dans le cadre d’une commission consultative au niveau de la fonction publique pour nous permettre d’aborder les préoccupations majeures, mais qui méritent qu’on fasse des études. Nous avons enfin les revendications à long terme qui vont consister à jeter les bases des réflexions et faire en sorte que dans un avenir lointain on puisse trouver des solutions définitives à l’ensemble des préoccupations des fonctionnaires. Retenez que la signature de la trêve n’est pas une interruption de la revendication syndicale. La discussion de manière continue pour trouver des solutions aux problèmes est le seul gage de paix et de développement de la Côte d’Ivoire qui aura à coup sûr un impact sur les fonctionnaires », a conclu le président de l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire.

 

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