Société

Nouvelles règles de circulation à Abidjan, les livreurs de colis dans la tourmente

Mis à jour le 7 septembre 2021
Publié le 07/09/2021 à 6:00 , ,

Depuis le mardi 7 septembre 2021, certaines routes d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, sont interdites aux motos et aux tricycles. Les livreurs à moto s’inquiètent déjà pour leurs activités.  

 

Avec le développement du E-commerce, le nombre de livreurs à moto a explosé. Mais leur avenir pourrait prendre un coup avec le démarrage de la phase de répression de la lutte contre l’incivisme sur les routes. Une étape de la stratégie nationale pour la sécurité routière qui marque aussi le début de la mise en œuvre du plan de circulation des motos et tricycles dans le grand Abidjan.

Depuis ce mardi 7 septembre, les conducteurs d’engins à deux ou trois roues ont donc interdiction de se déplacer et de stationner sur certaines routes d’Abidjan. Ce sont entre autres les routes nationales, dont le boulevard Valery Giscard d’Estaing (VGE), la voie express d’Abobo, la voie express Adjamé-Yopougon, la route d’Anyama, le boulevard Lagunaire. De grandes artères dans les communes d’Abidjan sont aussi concernées. La commune du Plateau, le centre des affaires, est quant à elle totalement interdite aux motos et tricycles.

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Ce plan de circulation ne plaît pas à tous. « Je suis titulaire d’un Brevet de technicien supérieur (BTS), option: Communication et Ressources humaines depuis 2015. Je n’ai malheureusement pas pu avoir un emploi décent. Pour faire face à mes besoins et à ceux de ma petite famille, je me suis reconverti en livreur à moto. Mon travail consiste à livrer des repas dans des bureaux au Plateau. Je m’en sors avec la somme de 10 000 FCFA comme bénéfice. Mon revenu mensuel oscille entre 200.000 et 300.000 FCFA. Cette décision du ministre des Transports fera perdre leur travail à de nombreux de jeunes. C’est dommage », déplore Jean-Luc Dogbo, livreur à moto, résident à Koumassi, joint par 7info.

Des astuces pour continuer leurs activités

Certains livreurs de colis à moto pour sauvegarder leur gagne-pain ont trouvé d’autres moyens. Comme c’est le cas  d’Henri Sawadogo, vendeur d’œufs. « Tôt ce matin, dès 5 heures 30 minutes, je suis allé livrer une commande de 15 plaquettes d’œufs à une cliente à Cocody Allocodrome. J’ai dû changer de trajet. Je ne suis pas passé comme je le faisais auparavant par les Vallons. Sur le chemin du retour, je suis passé vers le nouveau camp d’Akouédo pour revenir chez moi à Angré Château-Terrain militaire », explique-t-il à 7info.

« Je suis obligée de payer les services d’un chauffeur de taxi et d’une autre personne pour aller livrer mes plats à la cité administrative du Plateau. Mon livreur à moto m’a informée depuis une semaine que le ministre des Transports dit qu’il ne veut plus voir les motocyclistes au Plateau », renchérit une restauratrice sous le couvert de l’anonymat.

Ce que prévoit le ministère

Selon le ministre des Transports Amadou Koné, les livreurs de colis ne seront pas laissés pour compte. Il a précisé au cours d’une conférence de presse qu’une réglementation particulière sera prise par le ministère de l’Économie numérique, le ministère du Commerce, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Transports. « On va travailler sur la question pour qu’à la rentrée, il y ait un texte qui réglemente la livraison des colis », a-t-il conclu.

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