La quiétude n’est pas actuellement au rendez-vous dans le département de Ouaninou. Dans cette localité du nord-ouest de la Côte d’Ivoire, des individus armés créent l’insécurité. Ils ont à leur actif de nombreux braquages de routes sur l’axe qui relie Ouaninou à la ville voisine de Touba. La population se sent abandonnée.
On vit la peur au ventre à Ouaninou. Depuis le lundi 30 août 2021, la population locale craint d’être la victime d’attaques à mains armées. Des individus armés sévissent dans cette localité. À leur actif, l’on fait cas de nombreux braquages sur les routes, notamment celle qui relie Ouaninou à la localité voisine de Touba.
Diomandé Moussa, un habitant de Ouaninou joint par 7info, raconte. « On a assez de problèmes. Ouaninou est reliée à Touba la capitale régionale du Bafing par deux voies. L’une passe à Ferentella, qui est le village du ministre Mamadou Sanogo. Cette route est complètement dégradée. L’autre passe par Sakôfê. Elle est un peu plus praticable. C’est d’ailleurs par-là que passent tous les véhicules. Il y a quelques jours que tous les cars en provenance de Ouaninou ont été arrêtés par des bandits armés. Les passagers ont été dépouillés de tous leurs biens », explique-t-il.
Selon lui, les bandits sont bien renseignés sur les habitants du département. « Ils connaissent pratiquement le quotidien des populations qui voyagent. Une femme a perdu trois millions dans un des braquages. Mais, tenez-vous bien, pendant qu’ils opéraient, ils ont demandé aux voyageurs de rester tranquille, car ils n’étaient vraiment pas leurs cibles. En réalité, c’est un chef de gare qui passe sur cette route pour aller faire des dépôts de la recette de sa compagnie de transport, qu’ils attendaient.
Ce jour-là, à moto, il a été dépossédé de 700 000F CFA, quand il est tombé dans cette embuscade qui lui a été tendue », révèle Diomandé Moussa, avant de dénoncer la porosité des frontières et l’absence de commissariat et de brigade de gendarmerie dans ce chef-lieu de département.
« Nous savons que les frontières sont fermées. Mais nous recevons du flux venant de la Guinée. Nous sommes exposés à toute sorte d’insécurité, à savoir la maladie à covid-19 et l’Ebola et maintenant les braquages. Les braqueurs opèrent le visage encagoulé, et en toute inquiétude. La population est apeurée. Ouaninou a besoin d’assistance au niveau sécuritaire. Nous demandons au ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé et le ministre d’État, ministre de la Défense Tené Birahima Ouattara de porter un regard favorable sur notre département qui souffre de l’insécurité », supplie-t-il.
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La situation ne laisse pas indifférent le premier magistrat de la ville. Dosso Youssouf, le maire appelle à une collaboration des populations avec les forces de l’ordre pour en venir à bout du phénomène de braquage. « Je suis triste en tant que maire de savoir que les populations vivent ces choses. Ce qu’il faut dire, c’est que les forces de l’ordre sont à pied d’œuvre pour mettre la main sur ces bandits qui traumatisent la population. Nous demandons à nos parents de collaborer avec les forces de l’ordre. En plus de cela, il faut sécuriser les frontières. Il y a trop de sorties et d’entrées. Je m’attelle à dire à nos parents d’être très prudents. Nous sommes dans une période très sensible. Non seulement il y a ce problème de braquages, mais ailleurs il y a des djihadistes qu’il faut craindre. Il faut rester vigilant. Il faut une bonne collaboration. Il faut que nos parents dénoncent. Quand on voit un groupe d’étrangers, suspects et étranges, il le faut dénoncer», conseille-t-il à 7info qui l’a joint au téléphone.
Notons que le préfet du département a émis un télégramme pour décrier l’insécurité dans sa circonscription.