Son retour a été accordé par les autorités ivoiriennes. Alassane Ouattara a même donné son feu vert pour que l’ancien chef d’État passe par le pavillon présidentiel. Et si en plus de ces décisions, le président ivoirien allait lui-même accueillir son prédécesseur ?
Pour nombre de ses partisans, Laurent Gbagbo de retour en Côte d’Ivoire, ce sera un élément qui va booster la réconciliation nationale. Après une dizaine d’années d’absence pour procès à la Cour pénale internationale (CPI), son retour serait libérateur pensent-ils.
Déjà, des pas dans le sens d’un apaisement sont posés. Début avril 2021 alors que le gouvernement du Premier ministre Patrick Achi tenait son premier conseil des ministres, le président ivoirien Alassane Ouattara donnait son accord pour le retour de son prédécesseur. Le chef d’État avait également rassuré que le gouvernement mettrait tout en œuvre pour que les droits liés au statut d’ancien chef d’État soient accordés à Laurent Gbagbo. Cette annonce a été suivie le lundi 14 juin 2021 d’une autre décision. Alassane Ouattara a accordé le pavillon présidentiel à son prédécesseur pour son retour.
Cette succession de décisions n’en cacherait-elle pas une autre ? Et si Alassane se rendait à l’aéroport pour l’accueil de Laurent Gbagbo ? Si cela est une hypothèse, pour des observateurs, une présence du président ivoirien à l’aéroport le jeudi 17 juin serait un geste sans précédent dans le sens de la réconciliation nationale. Dr Eddie Guipié est enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo au nord de la Côte d’ Ivoire. Il partage cet avis.
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« En ces périodes où le terrorisme tente de prendre pied en Côte d’Ivoire, ce serait fondamental. Les terroristes sont des personnes qui profitent d’un mur national lézardé pour pouvoir l’investir. Donc ce serait un acte fort, historique, sans précédent qu’il puisse accueillir celui avec qui il était en conflit. Cela apporterait un signal de réconciliation fort, véridique et efficace pour dire que les Ivoiriens sont désormais unis malgré leurs différences partisanes et régionales pour pouvoir aborder différemment l’avenir de cette nation. »
Les rapports entre les deux hommes d’État ne sont plus au beau fixe depuis la crise postélectorale 2010-2011. Depuis cette date également Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ne s’étaient pas revus ni parlé.