Pour la première fois, devant les deux chambres du parlement ivoirien réunies, le Président de la République de Côte d’Ivoire, a dressé son bilan de gouvernance de l’Etat ce jeudi 5 mars avant d’annoncer son retrait de la course à la présidence.
« Je suis fier de toutes ces belles performances » a assuré Alassane Ouattara, qui a soutenu que « pour la première fois, dans l’histoire de notre pays, il y aura passation de charges entre un président sortant et un nouvel entrant » a soutenu Alassane Ouattara, dans une salle émue.
Faisant le bilan de sa mandature, Alassane Ouattara a passé en revue son tableau de bord, de l’école, à la sécurité, à l’hydraulique villageoise, en passant par l’électricité, la Couverture maladie universelle, l’appui économique aux femmes, la lutte contre la pauvreté, l’enseignement supérieur.
« Ainsi en 2010, j’avais pris l’engagement de renforcer l’accès à l’eau potable et à l’électricité. Aujourd’hui grâce à nos efforts, plus de 80% de la population a accès à l’eau potable dans nos villes et dans nos villages contre 55% en 2011. Pour l’électricité tous les villages de plus de 500 habitants seront électrifiés d’ici la fin de l’année 2020. Le taux de couverture qui était de 69% en 2019 sera de 80% en 2020, contre 33% en 2011 », a énuméré Dr Alassane Ouattara.
L’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans, l’une de ses promesses électorales est selon lui, une réalité durant ses 10 ans de mandature. Plus de 33.000 salles de classe ont été construites. Plusieurs universités publiques ont été réhabilitées ou sont en construction quand les dernières, dans les villes d’Adiaké, Odienné et Abengourou verront leurs travaux lancés « cette année », a assuré M.Ouattara.
« J’avais promis l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans. Par la loi du 17 septembre 2015, l’école est désormais obligatoire pour les enfants. Ainsi près de 2 millions d’enfants seront préservés de l’analphabétisme et du travail des enfants, de plus l’Etat a accompagné cette mesure par la gratuité totale et la distribution de kits scolaires jusqu’à la fin du primaire. « En 2010, j’avais prévu 5 universités, en ce jour 7 universités sont fonctionnelles », a indiqué le chef de l’Etat.
Faciliter l’accès aux soins médicaux de qualité aux populations vivant en Côte d’Ivoire a toujours été l’une de ses priorités. Le secteur de la santé n’a pas été oublié.
« En 2010, j’avais pris l’engagement de construire et de réhabiliter 5 hôpitaux et 100 centres de santé. Nous avons construit 10 nouveaux hôpitaux généraux, 22 centres hospitaliers régionaux, 98 hôpitaux généraux. Nous avons doté la Côte d’Ivoire de centres spécialisés offrant des plateaux techniques uniques dans la sous-région. Il s’agit du centre national de radiothérapie du traitement du cancer et l’hôpital Mère-enfant de Bingerville » a-t-il fait savoir.
Le bilan social du Président Ouattara est positif, comme l’attestent les signes de l’amélioration de vie des Ivoiriens à travers sa politique de lutte contre le chômage et la pauvreté.
De « 51% en 2011, à environ 35% en 2018, le taux de pauvreté s’établira à fin 2020 à 35% » a soutenu celui que les ivoiriens appellent affectueusement ADO.
Toutefois, Alassane Ouattara a reconnu n’avoir pas atteint tous les objectifs qu’il s’est assignés. « Je n’ai certainement pas tout réussi; j’ai donné le meilleur de moi-même parce que j’aime mon pays, parce que mes compatriotes m’ont fait confiance en 2010 et 2015,en me confiant les destinées de notre pays » a-t-il reconnu.
Au regard du caractère confligène des Constitutions avant celle du 8 novembre 2016, votée à 93.42%, le Président de la République a décidé de proposer une révision constitutionnelle.
Mais, il se veut rassurant: « je veux vous rassurer, le projet de révision de la Constitution, ne s’inscrit pas dans l’optique d’écarter des candidats » à la prochaine présidentielle, a-t-il réitéré.
En dépit de ses nombreux acquis sociaux et économiques, l’homme s’est déclaré forclos pour la présidentielle prochaine, une première depuis l’accession à l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Il ne cache pas sa volonté de voir une nouvelle génération de politiciens ivoiriens prendre les rênes du pays, pour poursuivre le travail de construction du pays.
D’ailleurs, il s’est disposé à accompagner les futurs nouveaux dirigeants du pays
Arnaud Houssou
7info.ci