Il était cité comme l’un des chefs d’Etat qui ambitionnait de rempiler pour un mandat de plus. Mais, depuis le jeudi 5 mars, Alassane Ouattara a mis fin aux spéculations en se retirant de la course à la présidentielle prévue fin octobre dans son pays. Une décision qui sonne non seulement comme une réponse au Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres ; mais aussi comme un signal envoyé aux présidents encore désireux d’exercer le pouvoir d’Etat sur le continent.
« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas me présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 »; par cette déclaration, le jeudi 5 mars à Yamoussoukro, Alassane Ouattara annonçait son retrait de la course à la présidentielle. Il mettait aussi fin aux spéculations qui le présentait comme candidat à sa propre succession. Chose que n’approuvaient pas les acteurs politiques de l’opposition du pays. Mais également des observateurs internationaux.
Le 10 février dernier en marge du sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine, Antonio Guterres le Secrétaire Général de l’ONU évoquait le sujet de l’état de la démocratie dans la région ouest africaine. Face au confrère France24, le diplomate onusien exprimait à mots couverts, ses inquiétudes sur la tenue des élections qui suscitent la controverse du fait des modifications annoncées dans des Constitutions. Ce sont notamment le Togo, la Guinée et la Côte d’Ivoire qui étaient cités comme souci pour le SG de l’ONU.
Le patron de l’ONU avait dit espérer « que tous ces pays (Ndlr, Togo, Guinée et Côte d’Ivoire ) puissent avoir un dialogue politique permettant un consensus démocratique. Et J’espère que les mécanismes institutionnels qui existent puissent fonctionner pleinement. Tous les instruments démocratiques peuvent être utilisés. Je ne suis pas ici dans la position de donner des leçons spécifiques à celui-ci ou à celui-là, mais ce qui est essentiel, c’est de tout faire pour qu’il ait un dialogue inclusif et c’est de tout faire pour que les mécanismes institutionnels fonctionnent et fonctionnent de façon démocratique».
Pour Antonio Guterres, l’espoir est que ces pays franchissent le pas démocratique. « Et j’espère que tous les pays pourront franchir l’étape des élections sans des perturbations qui pourraient mettre en cause leur démocratie et leur développement » faisait savoir le diplomate onusien.
Alassane Ouattara a répondu à Antonio Guterres.
Par cette décision, le président ivoirien Alassane Ouattara met aussi la pression sur ses homologues chefs d’Etat de la sous-région qui nourrissent à nouveau le désir de se succéder à eux-mêmes. Si Faure Gnassingbé a lui été déjà réélu pour un troisième mandat à la tête du Togo, le cas guinéen est à attendre.
Richard Yasseu
7info.ci