L’appel de procéder à l’affichage des prix de la baguette de pain par tous les boulangers a été lancé par le gouvernement via le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLV). Tout fabricant et commerçant de cette denrée est concerné. 24h après la date butoir de la sensibilisation et la distribution des affiches, 7info s’est rendu sur le terrain pour un constat.
Yopougon, quartier Terminus 40. Ce mardi 19 juillet 2022 matin, Régina, une fille de ménage se rend dans un kiosque à pains comme à son habitude pour s’approvisionner en cette denrée afin de préparer le petit déjeuner de la famille dans laquelle elle travaille.
Le point de commerce est une supérette. Dans un angle de la boutique, des pains et des cakes sont rangés dans un box vitré chacun dans un compartiment qui lui est dédié. Mais pas de prix affichés.
« Ici on connaît tous déjà combien coûte le pain. Les baguettes ont différents prix selon leur poids. Ils vont de 100 FCFA pour les plus petits à 200 FCFA pour les plus grands. Ces prix ont toujours été les mêmes. Ils n’ont jamais changé », fait savoir Régina avant de ressortir du commerce avec trois baguettes standards de pain de 150 FCFA dans un sac.
Abdoul, l’un des tenanciers de la supérette, rassure qu’il a toujours pratiqué les prix fixés par le gouvernement. Et qu’il n’a nullement l’intention de les revoir à la hausse tant que les boulangeries qui le livrent respectent aussi ces prix.
Pour ce qui est du manque de l’affichage des prix, le tenancier de la boutique explique qu’il avait lui-même collé des étiquettes confectionnées à ses propres frais.
« À force de nettoyer les vitrines, ces étiquettes avec les prix se sont décollées », justifie-t-il. Et de promettre qu’il va à nouveau faire confectionner des étiquettes avec des prix.
En Côte d’Ivoire, pour protéger le pouvoir d’achat des populations face à la flambée des prix constatée dernièrement du fait en partie de la crise ukrainienne, le gouvernement a pris des mesures.
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Pour le secteur pain et bien d’autres produits de grande consommation, les autorités ivoiriennes ont décidé de la subvention du prix des produits.
Il a également été décidé d’amplifier le contrôle des prix plafonnés et homologués dans les marchés. Le Conseil national de lutte contre la vie chère a initié une campagne nationale de sensibilisation sur le respect des prix sur les marchés.
Et pour le pain, des affiches marquées des prix ont été distribuées aux boulangers et commerçants. Depuis le lundi 18 juillet 2022, la période de répression pour l’affichage des prix a commencé.
L’injonction est suivie dans certains quartiers. Au quartier Koweït dans la même commune de Yopougon, les commerçants et boulangers se sont conformés. Depuis des mois déjà, ils affichent les prix du pain. Seulement sur des affiches faites à la main.
« Nous n’avons pas encore reçu les affiches du gouvernement. Si on les obtient, on va les plaquer. En attendant, nous avons fait des affiches nous-mêmes. On a pris des feuilles sur lesquelles on a écrit soit à la main soit à l’ordinateur les prix des différents types de pains que nous produisons ici », raconte Xavier, un travailleur dans une boulangerie. Ce constat est le même dans presque tout le quartier. Seuls les petits détaillants dans les kiosques à café ne le font pas.
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Selon la loi ivoirienne, le non-respect des prix des baguettes est puni conformément aux dispositions de l’ordonnance n°2013-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence, telle que modifiée par l’ordonnance n°2019-389 du 08 mai 2019, sans préjudice de toute autre sanction prévue par la réglementation en vigueur. La sanction part de la saisie des produits, au paiement d’une amende et d’une peine d’emprisonnement.