Avec zéro élu dans son escarcelle, au terme des dernières élections locales, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) se projette sur la présidentielle de 2025 et annonce qu’il présentera un candidat, en dépit de son alliance avec le RHDP, le parti au pouvoir.

« Le FPI aura son candidat à l’élection présidentielle de 2025. Nous avons été très clair et très constant sur cette question (…) Le partenariat est ciblé pour des actions bien précises. Il n’est ni une alliance, ni une sorte de renonciation pour FPI de ses objectifs et ses ambitions de conquête du pouvoir politique’’, a déclaré son secrétaire général et porte-parole, Issiaka Sangaré, dans un entretien exclusif à 7info.

Dressant le bilan de ce partenariat, formalisé le 2 mai dernier, au terme de plusieurs mois de négociations, Issiaka Sangaré reproche au parti au pouvoir des attitudes qui frisent le “mépris’’ là où sa formation politique espérait “que les différentes parties soient traitées au même niveau’’.

« Nous avons vu que les enjeux ne sont pas perçus de la même façon. Nous sommes dans une vocation nationale et certains sont dans des démarches personnelles. Et cela a fortement impacté ce partenariat », a-t-il analysé.

Aux élections locales (municipales, régionales) et sénatoriales, le FPI a fait chou blanc en ne raflant aucun siège. Une première dans l’histoire de l’ancien parti au pouvoir.

« Nous avons certainement reculé mais nous avons encore la capacité de rebondir parce que nous sommes présents, nous avons les ressources humaines. Ce qui a manqué c’est l’acquisition des moyens. Le FPI n’ayant pas de groupe parlementaire, a été fortement confronté à la situation financière difficile en période de campagne », a admis le porte-parole du parti.

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L’échec du FPI est d’autant plus retentissant que son président Pascal Affi N’guessan n’a pas réussi à se faire réélire président du conseil régional du Moronou, son fief, où il est déjà député.

Au FPI, « on a compris aisément la défaite » de son président même si on n’y « trouve aucun sens logique ». En dépit des défaillances et couacs dans le fonctionnement du partenariat, le parti n’entend pas le « remettre en cause’’ seulement après cette “première épreuve ».

« Mais pourquoi remettre en cause le partenariat qui a une bonne approche ? Maintenant nous faisons le constat que nous ne sommes pas au même niveau par rapport aux enjeux du partenariat. On va travailler sur ces aspects.  Nous avons compris que l’interprétation du partenariat n’est pas la même », reconnaît Issiaka Sangaré.

En attendant la désignation de son candidat pour la présidentielle de 2025, le parti se réunira en congrès en avril 2024 « pour renouveler ses instances’’ mais surtout « se repositionner ».

Le parti au pouvoir réitère son partenariat avec la gauche

Le jeudi 26 octobre, en conférence de presse, le président du directoire du RHDP, Gilbert Koné Kafana, a indiqué que les partis s’étaient « expliqués » au terme des élections locales pour aplanir les désaccords.

Après « la défaite d’Affi N’Guessan, à qui nous avions concédé le terrain pour la région (Moronou), nous avons eu une réunion avec lui, nous nous sommes expliqués. Les conclusions, c’est que nous allons continuer à nous rencontrer comme si de rien n’était, régulièrement, pour poursuivre le chemin du partenariat que nous avons mené », a affirmé Koné Kafana.

Serge Alain Koffi