Laurent Gbagbo « appelle à l’esprit républicain du gouvernement ivoirien à l’effet de convoquer un débat national sur un éventuel envoi des troupes ivoiriennes pour combattre » au Niger. L’ex-chef de l’Etat ivoirien, qui évoque l’expérience douloureuse des 49 soldats ivoiriens emprisonnés au Mali, invite Abidjan à se garder d’une posture de belligérance dans la gestion de la situation au Niger.

« La Côte d’Ivoire, qui fait partie des puissances sous-régionales, le recours systématique à la violence pour régler les problèmes politiques tranche avec la tradition diplomatique ivoirienne fondée sur le dialogue permanent. Notre pays doit garder cette posture qui, naguère, lui a permis de résoudre les contradictions les plus difficiles en interne comme dans des pays frères », a indiqué Laurent Gbagbo dans une déclaration lue par son porte-parole, Justin Koné Katinan. C’était le lundi 7 août 2023 au siège du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) à Abidjan.

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A en croire Gbagbo, dans certains pays, l’option militaire envisagée par la CEDEAO est discutée au niveau des parlements. Mais selon lui, la Côte d’Ivoire ne « dispose pas d’un parlement représentatif ». Le pays, dit-il, devrait aller bien au-delà de la discussion parlementaire avant d’engager les militaires ivoiriens dans la violence envisagée par la CEDEAO qui semble être « la pire des solutions à cette crise ».

« S’il est constant, dans la culture africaine, d’aider à éteindre le feu qui consume la case du voisin, la sagesse recommande de ne pas y asperger un liquide inflammable au risque d’aggraver l’incendie. Je dénonce ces mesures en ce qu’elles ne font aggraver la situation de précarité du peuple frère du Niger », a réagi Laurent Gbagbo.

Tristan Sahi