Militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Christophe Blesson et Mathieu Ourah Affroumou ont saisi la justice pour ordonner la suspension du congrès extraordinaire de leur parti qui devrait permettre à l’ex-parti unique de se choisir un nouveau président après le décès le 1er août d’Henri Konan Bédié.
Prévu le samedi 16 décembre 2023 à Abidjan Cocody, le congrès a été suspendu à la dernière minute par une décision de justice. Au terme d’un bureau politique, il a été reprogrammé ce vendredi 22 décembre à Yamoussoukro.
Mais vingt-quatre heures après le bureau politique, Christophe Blesson et Mathieu Ourah Affroumou, accusés en interne d’être des bras séculiers du pouvoir, ont de nouveau saisi la justice contre leur parti.
Ce nouvel épisode judiciaire rappelle celui de septembre 2018.
Sur saisine de Jérôme N’guessan Koffi, alors membre de l’instance dirigeante du PDCI, la justice ivoirienne avait ordonné le mercredi 19 septembre 2018 « la suspension de toutes les décisions prises le 17 juin 2018 par le bureau politique », dont la principale avait été le rejet du parti unifié RHDP, projet porté par le chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Réuni le 17 juin 2018, le PDCI avait rejeté la mise en place du parti unifié avant la présidentielle de 2020.
Accusé aussi de travailler à fragiliser le PDCI pour le compte du pouvoir, Jérôme N’Guessan Koffi reprochait à son parti d’avoir autorisé la participation de personnes non membres du bureau politique à cette réunion.
Exclu du PDCI après cet épisode, il a rejoint depuis le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti présidentiel. En juillet 2021, il avait fait acte de contrition devant Henri Konan Bédié, lors d’un tête-à-tête.
« Je suis passé voir ce matin le Président Henri Konan Bédié pour le saluer et aussi lui demander pardon (…) Je suis celui qui avait intenté les procès au tribunal pour casser les décisions du Bureau politique du 17 juin 2018 qui éloignaient les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. En portant plainte, je voulais que les deux présidents continuent de travailler ensemble. Ce n’était pas de la manipulation », s’était-il défendu.
Christophe Blesson et Mathieu Ourah Affroumou pourraient-il aussi avoir le même sort que Jérôme N’guessan Koffi à la longue et alors que pourraient-ils décider de leur avenir politique ? La question reste posée ?
Serge Alain Koffi