Il n’est plus le souverain pontife, mais les scandales de violences sexuelles sur mineurs qui jettent un discrédit sur l’Église catholique ne le laissent pas indifférent. Dans une lettre publiée le mardi 8 février 2022 par le Vatican, l’ancien Pape Benoît XVI demande pardon. 

« Je ne peux qu’exprimer, une fois encore, à l’égard de toutes les victimes d’abus sexuels ma profonde honte, ma grande douleur et ma demande sincère de pardon », écrit-il dans son courrier.  Benoit XVI réagissait ainsi aux accusations sur sa gestion du phénomène alors qu’il était archevêque de Munich de 1977 à 1982.

L’accusation est contenue dans un rapport de 8000 pages produit par le cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW). Selon cette structure entre 1945 et 2019, il a été recensé plus de 400 victimes d’abus sexuels dans l’archevêché de Munich. Le rapport met en cause l’ancien Pape Benoît XVI.

« J’ai eu de grandes responsabilités dans l’Église catholique. Ma douleur est d’autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits au cours de mon mandat en différents lieux », plaide-t-il.
Selon le Vatican, les conclusions de ce rapport sont rejetées par des collaborateurs de l’ancien pape, pour qui il n’y a pas de preuves dans les accusations. « En tant qu’archevêque, le cardinal Ratzinger n’a été impliqué dans aucun acte de dissimulation d’abus », soutiennent-ils.

Les victimes, elles, crient leur déception. Pour Eckiger Tisch, une association de victimes, les propos l’ancien archevêque « s’ajoute à la liste des permanentes relativisations de l’Église dans les affaires d’abus sexuels : il y a eu des actes et des fautes, mais personne n’endosse de responsabilités concrètes ».

Benoit XVI, de son vrai nom Joseph Ratzinger, a été pape de 2005 à 2013.