La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est visée par une plainte. Après les sanctions de l’organisation sous-régionale qui les ont visées, les autorités maliennes ont décidé de porter la situation devant les institutions internationales.
Le dimanche 9 janvier 2022, la CEDEAO a ordonné la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali, pour sanctionner le projet de la junte militaire de prolonger de cinq la transition. Face à ces sanctions qualifiées « d’illégitimes, illégales et inhumaines », les autorités de Bamako à travers la voix de Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre de la transition ont décidé de porter plainte.
« Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’État malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées, sous-régionales, africaines et internationales », a-t-il déclaré lors d’une interview à la télévision malienne.
Le régime malien est-il dans ses droits ?
Selon l’expert en relations internationales, Palé Dimaté, le Mali comme tout, pays membre de l’institution ouest-africaine a le droit de porter plainte contre la CEDEAO, s’il estime avoir un mauvais traitement.
« Tout État qui se sent lésé par une décision venant d’organisations régionales, telles que l’UA (Union africaine) et la CEDEAO, peut porter plainte. Donc le Mali est en droit d’agir dans ce sens. Même un individu qui se sent lésé par une décision peut porter plainte, comme ce fut le cas de Guillaume Soro. Il avait saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples », explique-t-il à 7info qui l’a joint.
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Mais pour l’expert ivoirien, l’initiative des autorités de la transition malienne ne portera pas de fruit. « Cette plainte va sûrement permettre de gagner un peu de temps sinon, je ne pense pas qu’elle puisse aboutir. Il y a même eu un débat au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali à propos des sanctions. N’eût été le droit de veto de la Chine et de la Russie, un certain nombre de mesures allaient être prises contre le Mali. Le Mali peut porter plainte, mais dans les faits, la cause est perdue. Il sera difficile que cette plainte aboutisse », craint-il.