Le tribunal militaire de Ouagadougou a rendu, ce lundi 2 septembre son verdict final du procès du putsch manqué avec la condamnation de plus de 70 personnes dont les Généraux Diendéré et Bassolé. Sans surprise, les Généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, considérés comme les cerveaux du putsch, ont été condamnés respectivement à 20 et 10 ans de prison.
Plusieurs autres personnes impliquées dans le putsch manqué ont été aussi condamnés. Seulement une dizaine de personnes sur 84 accusés ont été acquittés. Selon Geoffroy-Julien Kouao, politologue ivoirien, ces condamnations montrent très bien que la justice Burkinabé est un maillon fort de la démocratie au pays des hommes intègres.
« Ces sanctions sont certes sévères mais adaptés à la gravité des infractions commises par les accusés. Le Burkina Faso post Blaise Compaoré s’inscrit dans une nouvelle ère, celle de l’Etat de droit », soutient le politologue.
Au terme d’un procès qui aura duré 19 mois environ avec plusieurs rebondissements, les accusés ont été situés sur leur sort, ce lundi 02 septembre. Les juges du tribunal militaire de Ouagadougou ont rendu le verdict final du procès du putsch manqué.
74 des accusés sur 84 au total ont été condamnés. En plus du Général Diendéré qui écope de 20 ans de prison ferme, 14 accusés ont été condamnés à 10 ans de prison dont le Général Djibril Bassolé. La dizaine de militaires, membres du commando qui avait arrêté les membres du gouvernement de transition pendant ce coup de force raté, a aussi été condamnée. 19 ans de prison ont été requis contre l’adjudant-chef Éloi Badiel, considéré comme le chef des opérations du putsch, 17 ans pour l’adjudant-chef Nébié Moussa, dit « Rambo », qui avait reconnu avoir mené le groupe. Sept autres ont été condamnés à 5 et 12 ans de prison.
Une dizaine de personnes sur les 84 accusés a été acquittée pour infractions non constituées et au bénéfice du doute. Quinze des condamnés, en plus de leur condamnation, ont été déchu de leurs décorations.
Il faut rappeler que le putsch manqué avait fait 14 morts et 270 blessés. Il a éclaté le 16 septembre 2015 lorsqu’une unité d’élite de l’armée burkinabé, le régiment de sécurité présidentielle (RSP), avait arrêté le gouvernement de transition mis en place près d’un an plus tôt, après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré. Ce dernier avait été chassé par une insurrection populaire en octobre 2014, après vingt-sept ans de pouvoir. Le coup de force du RSP – garde prétorienne du régime Compaoré – contre le retour à la démocratie avait été mis en échec une douzaine de jours après par la population et des unités loyalistes de l’armée.
DIANE Drissa
7info.ci