La journée mondiale sans sachet plastique est commémorée ce lundi 3 juillet 2023. En Côte d’Ivoire, dix années après la prise du décret interdisant l’utilisation de ces sachets, la mesure n’est pas entièrement appliquée. Mais à qui la faute ?
En 2013, le président de la République prenait le décret n°2013-327 du 22 mai 2013, portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques. Une décision qui depuis lors, est diversement appliquée sur le terrain. Dans les supermarchés, les pharmacies, les boulangeries, au marché, les habitudes des populations ont parfois la peau dure.
Mais qu’est ce qui pourrait expliquer le fait que la pilule soit si difficile à avaler pour certains ? A cette question, le professeur Yapo Ossey Bernard répond sans équivoque.
« C’est vrai que depuis 2013, un décret a été pris par le gouvernement pour réduire voire éliminer la prolifération des sachets plastiques. Malheureusement, la socialisation de la question des sachets plastiques est tellement forte en Côte d’Ivoire, à tel point qu’aucun ivoirien n’est prêt à participer à la bonne gestion des sachets plastiques, qui posent tant de problèmes. Ici la responsabilité est partagée à la fois par le gouvernement et les populations. Ce n’est pas le gouvernement seul qui doit entreprendre des activités environnementales. Il y a un changement de comportement que nous voulons inculquer à toute la population et qui doit servir à l’éradication de tous ces maux qui minent notre environnement. Il faut que la population comprenne, qu’elle soit sensibilisée et marquée par le mal que le plastique fait. La population doit savoir que le plastique ne doit pas être rejeté dans les caniveaux, ni abandonné dans les rues après utilisation, afin de limiter son usage dans l’environnement. Nous appelons donc à une vision environnementale de chacun en participant à cet élan de solidarité pour stopper la prolifération des sachets plastiques », a révélé le sous-directeur du laboratoire central environnement du centre ivoirien anti-pollution.
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Selon cet expert en environnement, ces sachets plastiques mettent près de 400 ans à se dégrader, obstruent nos milieux et ont un impact sanitaire très important. Abidjan, produit à elle seule plus de 280 tonnes de déchets plastiques par jour, soit l’équivalent de trois avions de ligne au maximum de leur capacité. Des recherches révèlent que moins de 10 % des déchets plastiques, soit environ 20 000 tonnes, sont collectés en vue d’être recyclés. Les 90 % restants sont enfouis dans une décharge locale ou rejetés dans le milieu naturel.
Maria Kessé