Ce sera une zone d’entreposage, de dédouanement et de commercialisation de marchandises venues de différents pays. Le port sec de Ferkessédougou, localité du nord de la Côte d’Ivoire proche de la frontière avec le Burkina Faso, sera bientôt opérationnel.
L’objectif des autorités ivoiriennes est de rapprocher les deux ports maritimes (Abidjan et San-Pedro) des pays de l’hinterland (Mali, Burkina Faso, Niger). Le projet qui coûtera plus de 303 milliards FCFA à l’État ivoirien sera composé d’un dépôt d’hydrocarbures, d’un abattoir régional et d’un marché à bétail et d’une zone industrielle pour le développement des activités de transformation des produits agricoles et miniers.
Toute chose qui a pour but d’intensifier les échanges entre la Côte d’Ivoire et ses voisins abonnés au port autonome d’Abidjan. Mais le projet pourrait poser problème au Burkina Faso.
« C’est intéressant a priori. Mais ce sont les synergies à développer qui vont poser problème. Le Burkina a un port sec à Bobo-Dioulasso qui se positionne par rapport au port d’Abidjan et qui visait le transit malien aussi. Ce sont les coûts d’approche qui pourraient être réduits sinon dans le fond, ce serait pareil. Reste à savoir si l’impact sera positif pour le Burkina Faso, car certes, le pays importe beaucoup de la Côte d’Ivoire, mais aurait souhaité être leader dans le domaine du port sec surtout que les échanges avec le Mali sont importants. Les autorités des pays concernés, Burkina Faso, Mali, Niger et Côte d’Ivoire, doivent discuter pour trouver un équilibre commercial qui avantagerait toutes les économies », a réagi à 7info depuis Ouagadougou, la capitale burkinabè, Tao Abdoulaye, directeur de publication du journal « L’économiste du Faso ».
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Le pays avait lancé en 2019 les travaux de réhabilitation et d’extension de son port. De 19 hectares, le port sec de Bobo-Dioulasso devrait passer à 40 hectares. Les travaux sont toujours en cours au moment où la Côte d’Ivoire lance son projet.
Les caractéristiques du nouveau port ont été dévoilées par les autorités ivoiriennes. Il abritera un terminal import-export, un dépôt d’hydrocarbures, un marché à bétail et un abattoir. Il sera bâti sur une superficie de 732 hectares dans le petit village de Dekokaha à 5 km de la ville sur l’axe Ferkessédougou – Ouangolo.
Outre le rapprochement avec les pays de l’hinterland et les retombées commerciales, le port sec de Ferkessédougou va générer plus de 71 000 emplois directs et indirects. Une solution au chômage des jeunes dans la sous-région.