Politique

PPA-CI: 100 jours après, l’heure du bilan et des premières critiques

Mis à jour le 26 janvier 2022
Publié le 26/01/2022 à 12:40 , ,

Les 100 premiers jours du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), le nouvel outil politique de l’ex-président Laurent Gbagbo, ne passent pas inaperçus aux yeux de ses adversaires politiques. Surtout pas pour le Front populaire ivoirien (FPI) dont est issue cette nouvelle formation politique.

Déjà 100 jours que le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), existe sur l’échiquier politique ivoirien. Après ce premier trimestre d’existence, quel bilan pour ce parti ? Le Front populaire ivoirien (FPI), la formation politique dont il est issu, a son appréciation.

« Rien n’a changé. Le seul constat nouveau dans le paysage politique avec la création du PPA-CI, c’est le morcellement du FPI en trois parties, sinon rien n’a changé », commente pour 7info, Diabaté Beh, le secrétaire national adjoint du Front populaire ivoirien, chargé d’Abobo et Anyama.

« Il y a Simone qui a pris une partie de ceux qu’on appelle les GOR, Pascal Affi N’Guessan a gardé une partie et la dernière partie a suivi Gbagbo », précise-t-il.

Le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti au pouvoir dans le pays partage cet avis. « Rien n’a absolument changé, parce que la motivation première de création du PPA-CI n’était pas politique. Elle était stratégique pour Mr Gbagbo. Il s’agissait pour lui de mettre fin à sa vie civile et sa vie politique avec Simone. Il aurait pu refaire l’unité du FPI, mais il ne l’a pas fait volontairement parce qu’il ne voulait pas continuer de garder Simone avec lui comme compagnon politique. Quand il a reçu ses militants appelés GOR au palais de la culture, il leur a adressé un message en parlant de membres fondateurs. Mais c’était des piques qu’il envoyait. Donc le PPA-CI est un instrument taillé pour Mr Gbagbo qui veut continuer d’exister politiquement tout en évitant certains de ses compagnons d’avant. Donc ce parti ne pourra pas transformer la vie sociale dans notre pays », commente Adjouroufou Clément, un membre du bureau politique du parti d’Alassane Ouattara.

 

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Le PPA-CI, le nouvel instrument politique de Laurent Gbagbo a vu le jour le 17 octobre 2021 à Abidjan Cocody à l’issue d’un congrès. Quelques mois avant, au moment où l’ancien dirigeant ivoirien émettait l’idée de la création d’un nouveau parti, il déclarait au sujet de sa rupture d’avec le FPI qu’il laisse « l’enveloppe vide » à son ex-Premier Pascal Affi N’Guessan. Selon Diabaté Beh, 100 jours après, le constat est tout autre.

« Le constat est non. Au niveau du FPI, il n’y a pas eu de saignée contrairement à ce qui avait été annoncé. Il avait été dit que quand Gbagbo va créer son parti, le camp Affi va se vider. Est-ce le cas ? Moi je suis toujours avec Affi. Et sur le terrain, nos secrétaires de section comme nos fédéraux n’ont pas bougé. C’est plutôt le PPA-CI qui court pour voir s’il peut récupérer nos militants, ce qu’il n’arrive pas à faire. Ils n’ont pas pu débaucher non plus au PDCI, ni au RHDP ni à l’UDPCI. Donc rien n’a changé en vérité dans le paysage politique », dit-il.

À l’en croire, la scission du FPI profite présentement à l’ex Première dame Simone Gbagbo. « Il faut remarquer que c’est la montée en puissance du camp Simone. 100 jours après, on constate que Simone résiste et monte en puissance au détriment du PPA-CI », fait-il remarquer.

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