Le Parti des peuples africains section Côte d’Ivoire aura 100 jours d’existence le jeudi 27 janvier 2022. Trois mois après la création de cet organe politique par l’ex-président Laurent Gbagbo, quel est son bilan ? Voici ce qu’en pensent des analystes politiques.
Pour éviter toute querelle de légalité autour du Front populaire ivoirien (FPI) qu’il a créé dans les années 80, l’ancien président ivoirien Laurent Côte d’Ivoire a porté sur les fonts baptismaux le 17 octobre 2021, le PPA-CI. À travers cet organe, il venait de faire mentir tous ceux qui croyaient qu’après un procès d’une décennie à la Cour pénale internationale (CPI), il se retirerait de la scène politique. Pour ces 100 premiers jours, les appréciations du bilan du parti naissant sont multiples.
Selon Arthur Banga, Docteur en histoire des Relations internationales à l’université Houphouët-Boigny et analyste politique, la création de ce nouveau parti a permis de clarifier les positions au sein de la gauche politique ivoirienne. « La création du PPA-CI a permis certaines clarifications à l’espace gauche de notre échiquier politique. Ceux qui ont espéré un rassemblement de tous les lieutenants de Laurent Gbagbo autour de sa personne se sont rendu compte qu’avec la création du PPA-CI, cela ne sera pas possible pour le moment », analyse-t-il pour 7info. Et de poursuivre : « La mise sur pied du PPA-CI prouve que Laurent Gbagbo entend jouer un rôle majeur sur la scène politique. Cet instrument politique lui est entièrement dédié. Il va certainement l’utiliser pour ses combats futurs ».
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Toujours d’après Dr Arthur Banga, avec l’apparition du nouveau parti de Gbagbo sur la scène politique, il est à observer un rapprochement de plus en plus palpable entre le PPA-CI et le PDCI-RDA, qui même s’il n’est pas totalement validé, est de plus en plus pressenti.
Pour le politologue Dr Geoffroy Kouao, en créant un nouveau parti, le président Laurent Gbagbo a démontré sa capacité de résilience après de longues années de traversée du désert, et surtout prouvé qu’un parti politique n’est pas un bien familial. « La mise sur pied du PPA-CI a montré qu’un parti politique n’est pas un bien patrimonial, c’est important dans le contexte national. On peut créer un parti politique et le quitter pour en créer d’autres », soutient-il.
L’expert ivoirien ajoute que : « Le PPA-CI a introduit la dimension idéologique dans le champ politique ivoirien, en faisant sien le panafricanisme. Cette formation politique se veut le nouveau chantre des États-Unis d’Afrique ».
Le secrétaire général de ce parti, Damana Adia Pickass animera une conférence de presse dans l’après-midi du jeudi 27 janviers 2022, autour du thème : « Les 100 jours du PPA-CI ».