Juriste de renommée internationale, Francis Vangah Wodié, 87 ans, n’est plus. Il a été rappelé à Dieu ce lundi 3 juillet 2023 matin. Qui était-il ? 7info revient sur la vie d’un homme qui a marqué le milieu universitaire.
Il faisait partie des plus brillants juristes de droit constitutionnel et de droit international public d’Afrique. Ces compétences étaient reconnues partout dans le monde académique. Né en 1936 à Abidjan, le jeune Francis Wodié se fait remarquer au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), en 1961, il est arrêté et expulsé de la France. Son engagement dans le syndicalisme, lui vaut un séjour carcéral en 1962. Le régime de Félix Houphouët-Boigny juge ses activités de “subversives“.
En 1966, il commence à enseigner le droit. En 1967, retour à la case prison pour activités encore jugées subversives. En 1970, l’enseignant crée le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (SYNARES). Un an plus tard, il est à nouveau arrêté. Après plusieurs séjours en prison, il prend le chemin de l’exil en 1973. Il s’installe à Alger. Agrégé des facultés de Droit d’Algérie et de France, il revient en Côte d’Ivoire et devient le doyen de la faculté de droit de l’université d’Abidjan. Francis Wodié crée la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO). De 1985 à 1989, il est le président de la section ivoirienne d’Amnesty Internationale.
LIRE AUSSI: Première femme présidente du Conseil constitutionnel en Côte d’Ivoire, qui est Chantal Nanaba Camara ?
Carrière politique peu reluisante
S’il a connu une brillante carrière universitaire, sa carrière politique est moins reluisante. En 1990, il fonde le Parti ivoirien des travailleurs (PIT). Il est élu député de Cocody la même année. Cependant, sa formation politique, il n’arrive pas à s’imposer sur l’échiquier national. Certains ivoiriens jugeaient son niveau de langue trop soutenu dans un pays où le combat contre l’analphabétisme est loin d’être gagné. Candidat du PIT, il se représente aux élections présidentielles de 1995, 2000 et 2010, il obtient 3,56% ; 5,70% et 0,29% des suffrages.
Le 25 juillet 2011, il est nommé président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, 4 ans plus tard, il rend sa démission. Son départ laisse un grand vide au sein de la famille des juristes ivoiriens et africains.
Arnaud Houssou