L’organisation Mondiale du Commerce (OMC) sera dirigée par une femme. Il s’agit de la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne directrice générale de la Banque mondiale. Fruit d’un consensus entre les pays de l’Organisation, cette économiste chevronnée aura la lourde charge de redresser un secteur durement éprouvé par le coronavirus.
Le champ est libre à l’OMC pour la nigériane de 67 ans. Cette ancienne ministre des finances et directrice de la Banque mondiale a été plébiscitée pour prendre la tête de l’organisation, a appris 7info auprès de l’AFP.
Ngozi Okonjo-Iweala dont la candidature n’avait pas été soutenue par Donald Trump est entrée dans les bonnes grâces de l’administration Biden faisant d’elle la favorite pour le poste de Directrice générale de l’OMC devant la sud-coréenne Yoo Myung-hee, ministre du commerce dans son pays.
Née en 1954 au Nigéria, Ngozi Okonjo-Iweala a vécu dans sa tendre enfance la guerre du Biafra qui a déchiré le Nigéria. Aguerrie par cette épreuve, elle poursuit quelques années plus tard des études supérieures et sort diplômée de deux des universités américaines les plus connues, Harvard et du Massachusetts Institute of Technology.
Celle que l’on appelle désormais Dr Ngozi se lance dans la finance. Elle entre à la Banque Mondiale en 1982 avant d’être appelée au Nigéria par le président Olusegun Obasanjo pour prendre la tête du ministère des finances. Elle est la première femme à occuper ce poste dans son pays.
Sous sa direction plusieurs entreprises sont privatisées et une saine concurrence est lancée dans plusieurs secteurs notamment celui des télécommunications et des travaux publics. La ministre décide aussi de lutter contre la corruption en publiant les recettes publiques et les fonds alloués aux collectivités territoriales afin que l’argent soit utilisé à développer ces localités.
A la faveur des élections présidentielles de 2006, elle se voit proposer le poste de ministre des affaires étrangères avant de se retirer du gouvernement quelques mois plus tard.
Ngozi Okonjo-Iweala sera par la suite rappelée à la Banque Mondiale pour en être la directrice en 2007. Mais dès la prise de pouvoir au Nigéria par Goodluck Jonathan en 2011, elle est encore rappelée pour être ministre des finances. Cette candidature à la tête de l’OMC sonne donc une suite logique dans son parcours professionnel. Mais la tâche s’annonce déjà difficile. Elle l’avait même annoncé, « il faudra des réformes de fond et je suis prête à les entreprendre » avait-elle fait savoir.
En fin de compte, un consensus a été trouvé pour confier les rênes de l’OMC à la nigériane.
« C’est une heureuse nouvelle pour le multilatéralisme. Plus rien ne s’oppose à ce que les membres désignent très rapidement la candidate nigériane, la docteur Ngozi Okonjo-Iweala qui a remporté le processus de sélection » a indiqué à l’AFP, un diplomate européen.
En plus d’être la première femme à la tête de l’OMC, elle serait la première directrice générale originaire d’Afrique, une fierté pour le continent.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale à vocation mondiale qui s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l’Organisation se trouvent les Accords de l’OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges.
Eric Coulibaly
7info.ci