Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’heure est à l’analyse des dossiers de candidature au poste de président. Sur les cinq dossiers réceptionnés par le Comité électoral, la question de recevabilité et d’irrecevabilité de certains dossiers alimente les débats au sein du vieux parti.
Les candidats à la succession du président Henri Konan Bédié sont connus. Ils sont au nombre de cinq à savoir Maurice Kacou Guikahué, le secrétaire exécutif, le ministre Tidjane Thiam, Noël Akossi Bendjo, l’ancien maire du Plateau, Jean-Marc Yacé, le maire de Cocody et le ministre Moïse Koffi Koumoué.
Tous ont déjà déposé leur dossier de candidature. Mais les pièces qui composent ces dossiers, doivent faire l’objet d’examen puis de validation par un comité électoral. Et pour certains des faits antérieurs pourraient peser dans la balance contre la validation.
C’est le cas de ceux qui sont sous le coup d’une condamnation de la justice. Ici en l’espèce, c’est le candidat Noël Akossi Benjo est visé. Depuis 2019, l’ancien maire de la commune de Plateau à Abidjan, a été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne assorti de 5 ans de privation de ses droits. Selon les textes de ce parti, en l’article 41 du règlement intérieur, l’une des conditions pour prétendre à la présidence du PDCI, est qu’il faut jouir de tous ses droits civiques et politiques.
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« Les conditions de candidature au poste de président du parti ne sont pas différentes de celles exigées pour être candidat à la présidentielle. Parce que le président du PDCI peut être désigné pour défendre les couleurs du parti à l’élection présidentielle. Donc il doit avoir un casier judiciaire vierge », révèle à 7info, un membre du comité électoral qui a requis l’anonymat.
« Il est possible d’être président d’un parti politique et candidat à la présidentielle si on a déjà été condamné, mais à certaines conditions. Il faut notamment être électeur, mais aussi éligible. Or, le droit de vote et d’éligibilité a été retiré temporairement au maire Akossi Bendjo », explique Jules Konan, un doctorant en sciences juridiques administratives et politiques à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, joint par 7info.
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Outre la question des droits civiques et politiques, un autre sujet pourrait mettre à mal d’autres candidatures. Il s’agit de celui de la présence au Bureau politique de ce parti. Selon les conditions d’éligibilité, il faut avoir un minimum de « dix ans d’ancienneté au bureau politique ».
Sur cette question, le dossier ministre Tidjane Thiam pourrait être mis à mal. Et ses adversaires en parlent.
« Depuis le congrès de 2002, Tidjane Thiam n’était plus sur la liste du bureau politique. Ce n’est qu’en mars 2023 qu’il l’a réintégré. Il sait pertinemment qu’il ne peut être candidat à la présidence », affirme Mathurin Tanoh, un membre de la délégation PDCI d’Abobo.
Le dernier mot revient au comité électoral. Le congrès électif est prévu le 16 décembre 2023.