À quoi doivent s’attendre les auteurs des doubles parrainages dans les dossiers de candidature à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ? Après le délibéré du Conseil constitutionnel qui a dévoilé la liste des candidats retenus et ceux rejetés, la question se pose.
Leur action est à la base du rejet de nombreux dossiers de candidature à la présidentielle. Le lundi 14 septembre, les doubles parrainages ont été brandis comme l’un des principaux arguments des juges du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire pour ne pas permettre à des responsables politiques et des cadres de la société civile de compatir. Si le sort des candidats dont les dossiers sont rejetés est connu, qu’en est-il de celui des électeurs qui ont accordé leur parrainage à plus d’un prétendant ?
À la Commission électorale indépendante (CEI), un coin du voile est levé sur ce qui attend les auteurs des doubles parrainages. Le lundi 10 août 2020 à l’hôtel de ville du District d’Abidjan, au cours d’un échange avec des députés, des sénateurs et des maires du département d’Abidjan sur le contentieux électoral, Sourou Koné le premier vice-président de l’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire, a indiqué que l’acte est interdit.
Le collaborateur de Ibrahim Coulibaly-Kuibert a fait observer que tout électeur qui accorde un double parrainage risque des sanctions pénales et pécuniaires. Il a ajouté que la sanction pour un tel acte peut aller jusqu’à se voir retirer son droit civique et politique, et le retrait de son nom du fichier électoral.
Le parrainage électoral est une innovation dans l’organisation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il est une « caution donnée par des élus ou par des citoyens à un candidat à l’élection présidentielle afin de lui permettre d’être candidat. Cette caution est notamment matérialisée par une signature de l’électeur. Le parrainage ne concerne que l’élection du Président de la République. La condition d’éligibilité liée au parrainage est remplie par le candidat lorsque celui-ci recueille au moins 1% de l’électorat local dans au moins 17 régions ou districts autonomes de son choix », selon la CEI.
En Côte d’Ivoire, ce sont des dizaines milliers de citoyens qui ont accordé leur parrainage à différents candidats à la fois. Si l’on s’en tient au délibéré du Conseil constitutionnel et la célérité avec laquelle le tri a été fait, les auteurs des doubles parrainages sont connus. Sans souci donc, la loi devrait être appliquée.
Richard Yasseu
7info.ci