« L’élection présidentielle à venir inquiète une population marquée par les élections passées, notamment celles de 2010 et 2020 ». C’est ainsi que la Conférence des évêques a exprimé ses préoccupations face aux tensions qui entourent le scrutin d’octobre 2025.
Les évêques catholiques de Côte d’Ivoire souhaitent un scrutin sans heurts à la présidentielle 2025.
Dans une déclaration lue le 24 mars 2025 par son président, Monseigneur Marcellin Yao Kouadio, leur organisation appelle à une élection « juste, transparente, inclusive et apaisée ».
Elle appelle dans ce sens tous les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité à l’approche de ce rendez-vous prévu fin octobre 2025.
Les prélats ivoiriens ont souligné que les crises post-électorales précédentes ont laissé des séquelles profondes.
« Cette élection ne doit pas devenir une crise sociale, avec son lot de conflits intercommunautaires, de déchirements familiaux, de délinquance, de mensonges, d’humiliation et de déshumanisation », prévient la déclaration.
Pour les évêques, la politique doit être un instrument au service du bien commun.
Face aux tensions persistantes, ils appellent à un changement de mentalité. Ils mettent également en garde contre l’idolâtrie politique ainsi que la manipulation des citoyens par certains leaders.
« En période électorale, il arrive fréquemment que, sous l’influence des politiciens, les habitants de notre beau pays, pourtant attachés à la vie, se laissent guider par la violence et se retournent contre leurs propres frères », lit-on dans la déclaration.
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L’une des principales interpellations de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire concerne les formations politiques.
Les évêques leur demandent d’adopter une posture de dialogue et de paix.
« Que l’amour de la Nation vous guide et vous fasse voir l’autre comme un frère ou une sœur », exhortent-ils.
Ils citent pour un passage de l’apôtre Paul qui appelle à l’humilité et à l’estime mutuelle : « Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes ».
Dans ce contexte tendu, l’appel des évêques résonne comme un appel à préserver la cohésion nationale.
Ils rappellent que la Côte d’Ivoire est « une maison commune » qu’il convient de protéger des divisions politiques.
Malgré les incertitudes et les tensions, les évêchés appellent à ne pas céder à la fatalité.
« Certes, la situation n’est pas idéale, mais nous devons garder l’espoir », soulignent-ils.
Ils lancent un appel à l’engagement collectif pour une élection exemplaire, marquant un tournant dans l’histoire politique du pays.
Alors que la présidentielle approche, cet appel à la responsabilité et à la paix trouvera-t-il un écho auprès des acteurs politiques et de la population ?
Eirena Etté
