Le ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse et porte-parole adjoint du gouvernement, Mamadou Touré, a affirmé, ce mardi 28 mai 2024, dans une interview à RFI, que le chef de l’Etat Alassane Ouattara n’avait “aucun moyen aujourd’hui d’amnistier’’ son prédécesseur Laurent Gbagbo.
« Il est quand même curieux que – puisque l’amnistie est une loi qui passe au Parlement – le PPA-CI, qui a des députés à l’Assemblée nationale, n’ait jamais pris l’initiative d’une loi d’amnistie pour son propre candidat. C’est curieux. Donc le président Ouattara n’a aucun moyen aujourd’hui d’amnistier Laurent Gbagbo. Et le PPA-CI pourrait aussi initier un projet de loi à soumettre à l’Assemblée nationale », a répondu Touré Mamadou, à une question sur la possibilité de cette mesure que le Parti des peuples africains (PPA-CI), la formation politique de l’ex-président, appelle de tous ses vœux.
Laurent Gbagbo a été officiellement investi, le 10 mai 224, candidat de son parti à l’élection présidentielle de 2025, alors qu’il est encore inéligible.
En raison de sa condamnation à 20 ans de prison dans le “braquage’’ du bureau abidjanais de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, il a été radié de la liste électorale.
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En l’état actuel des choses, sa participation à tout scrutin à venir est compromise tant qu’une loi d’amnistie n’est pas prise en sa faveur pour effacer la peine.
Pour trouver une solution politique, le PPA-CI envisage d’ouvrir un dialogue avec le gouvernement qui a déjà, à plusieurs reprises, répondu que le sort de l’ex-chef de l’Etat relevait davantage du pouvoir de la justice.
« Nous avons des institutions qui fonctionnent normalement. Le dialogue n’a jamais été rompu. Mais après, la question est de savoir : est-ce que, pour cette préoccupation du PPA-CI par rapport à une candidature de Laurent Gbagbo, la Primature est l’institution la plus indiquée ? Je pense que le PPA-CI sait qu’il y a des questions de justice, il y a des questions liées au processus électoral, et nous avons des institutions en charge de régler ces questions », a encore soutenu le porte-parole adjoint du gouvernement.
Serge Alain Koffi