Ce mercredi 7 décembre, les ghanéens sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président.
Cité en exemple pour sa stabilité démocratique dans la sous-région africaine, la présidentielle 2016 au Ghana se déroule sur fond de tension et une économie en berne.
La fin de campagne a été émaillée par des troubles. Un militant du New patriotic party (NPP), principal parti d’opposition a été tué lundi dernier. Cette situation fait redouter des troubles dans ce pays reconnu pour son exception de stabilité dans la zone ouest-africaine.
Pour éviter le pire, les sept candidats en lice dont le Président sortant John Dramani Mahamat ont la semaine dernière signé une charte pour assurer la paix pendant le scrutin. Ils ont promis devant la cour suprême d’éviter de contester les résultats par la violence et appellent les militants à un vote pacifique.
Parmi les sept candidats, deux font figures de favoris. Ce sont le Président sortant John Dramani Mahamat, du Congrès national démocratique(NDC) et son adversaire féroce Nana Akufo Addo du parti d’opposition du New patriotic party (NPP), chef de file de l’opposition ghanéenne. L’opposant Nana Akufo Addo participe pour la troisième fois à la présidentielle dans son pays.
John Dramani qui brigue un second mandat a perdu sa côte de popularité. Ses quatre années à la tête du Ghana sont marquées par des scandales de corruption et une récession économique.
Palé Dimaté, spécialiste ivoirien des questions internationales indique que bien que John Dramani soit favori, il a peu de chance de remporter le scrutin du fait de sa mauvaise gestion.
« John Dramani qui est un poulain de l’ancien Président ghanéen, Jerry Rawllings, était en principe bien parti, parce qu’il faut reconnaître Jerry Rawllings a laissé un impact positif de gestion. Il était le bon élève du FMI et le Ghana était une référence en matière de bonne gouvernance. Mais, aujourd’hui avec l’avènement de John Dramani, la population a constaté des détournements, les affaires ont péréclité, l’économie est en berne. Cela vient salir l’image que Rawllings a donnée au Ghana », regrette l’analyste.
Cependant, Palé Dimaté estime que le scrutin sera serré entre les deux favoris de la présidentielle.
« Pour l’heure les deux candidats favoris sont au coude à coude et l’on ne saurait dire qui peut gagner. Mais l’opposant Nana Akufo Addo qui est candidat pour la troisième fois a son mot à dire, compte tenu de la crise économique, de la mauvaise gouvernance et de la corruption sous le mandat de son adversaire», soutient-il.
Selon le Fonds monétaire internationale (FMI), le Ghana connait son plus faible taux de croissance en deux décennies. La croissance 2016 est de 3,3%.
Arrivé au pouvoir en 2012, John Dramani Mahamat a d’abord assuré l’intérim de son prédécesseur John Atta Mills, après le décès de ce dernier, avant d’être élu la même année. Son rival historique Nana Akufo Addo avait contesté devant la justice les résultats, sans avoir gain de cause.
15 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes ce mercredi 7 décembre. Les résultats sont attendus entre jeudi et vendredi.
Gnoungo Fanta
Source : Politikafrique.info