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Présidentielle en France- L’Afrique avec l’immigration, le F CFA, l’armée française dans la stratégie des 11 candidats

Mis à jour le 7 février 2019
Publié le 13/04/2017 à 5:25

Dernière ligne droite pour l’élection présidentielle en France, avant le premier tour du 23 avril. L’Afrique francophone, est-elle au centre des préoccupations des  11 candidats à cette course à l’Elysée ? Que proposent-ils au continent noir dans un contexte de menace terroriste mais aussi, d’espoir né des défis du développement.

Les 11 candidats à la présidentielle française accordent une place à l’Afrique dans leurs programmes. Ils ont chacun fait des propositions, notamment  sur la question cruciale  du Franc Cfa, la présence de l’armée française en Afrique, l’alternance démocratique, le renforcement de la coopération entre les pays africains et la France ainsi que l’immigration.
Le retrait ou non de la monnaie Franc Cfa suscite la polémique sur le continent et dans le monde. Depuis quelques mois, des voix s’élèvent pour demander la fin de l’arrimage du franc CFA à l’euro,supporté par la banque de France et donc vu comme une monnaie coloniale.

 Les différents prétendants à l’Elysée ne sont pas restés muets sur le sujet. Marine Lepen, la candidate du Front National, en tête des sondages,  est sans ambages. Pour elle, il faut tout simplement supprimer le Franc CFA. « L’Afrique doit avoir sa propre monnaie. Pour ceux qui ont le franc CFA, c’est un inconvénient économique », a-t-elle lancé lors, de sa visite le 21 mars 2017 au Tchad.

Le retrait du franc Cfa est soutenu également par Jean-Luc Mélenchon, de la France insoumise, troisième favori selon les derniers sondages, Nathalie Arthaud (lutte ouvrière) Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) et Jean Lassalle (Résistons !).
Par contre, Emmanuel Macron (En marche !), l’un des principaux favoris et François Fillon (Les Républicains) en baisse dans les sondages, cette décision revient aux africains.
« C’est un débat que les pays de la zone franc doivent conduire dans les deux zones concernées. Je n’ai pas à me prononcer pour eux », a indiqué Emmanuel Macron, le mois dernier sur les antennes de radio France internationale (RFI).

En revanche, Bénoit Hamon, du parti socialiste, sur cette même radio a fait savoir qu’il serait prêt à aider les africains à la souveraineté monétaire, s’ils décident de sortir de la zone franc. Nicolas Dupont-Aignan (Débout la France !), propose pour sa part que le franc CFA  reste sous le contrôle du trésor français mais avec un nouveau nom.
Concernant le maintient ou non de l’armée française, l’immigration, les avis des candidats sont aussi mitigés. Cependant, ils sont tous d’accord pour une  coopération gagnant-gagnant avec l’Afrique.

Réactions
Des analystes ivoiriens joints par politikafrique.info, se prononcent sur les différentes propositions des candidats concernant l’Afrique.
Dr François Adou, géo-politologue, Enseignant-chercheur à l’Université  Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, estime que ce sont les propositions de Jean-Luc Mélenchon qui se rapprochent des préoccupations des africains.

« Il souhaite que l’Afrique ait sa propre monnaie et le retrait de l’armée française. Donc avec M. Mélenchon, l’Afrique devrait s’occuper de ses propres problèmes, devrait couper un certain nombre de liens ombilicaux  qui asservir le continent »,indique le géo-politologue. Avant d’ajouter qu’il n’épouse pas les idées de Marie Lepen, jugées « racistes ». Et qu’avec Emmanuel Macron, on demeure dans le « flou ».

Pour Palé Dimaté, spécialiste des questions internationales, les propositions sur l’Afrique des prétendants à la course à l’Elysée sont toutes alléchantes et sont aussi des mesures de simulation. Ce, en vue  d’attirer les électeurs français d’origine africaine.
Jean- Luc Mélenchon a dans l’une de ses déclarations promis de libérer l’ancien chef d’Etat de la Côte d’Ivoire, accusé de crime contre l’humanité dans la crise postélectorale de 2010, dont le procès se tient à la Cour Pénale internationale.

Selon Palé Dimaté, cette promesse de Mélenchon est aussi alléchante, car il veut bénéficier de l’électoral des panafricanistes  ayant la nationalité française qui approuvent la mise en liberté de Laurent Gbagbo.
En sus, sur la question du franc CFA, il dit ne pas croire à la souveraineté totale, tout azimuts promis par les différents candidats aux anciennes colonies africaines. « Sur le terrain celui qui sera élu, en face d’un certain nombre de réalités, il lui sera difficile d’appliquer ce qu’il avait promis, parce qu’on le veuille ou non, la France a toujours voulu avoir la main mise sur ses anciennes colonies », soutient le spécialiste.

Pr Pierre Dogbo, politologue, directeur de l’école de Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan ne dit pas autre chose. «  Que ce soit la gauche, la droite ou le neutre, Emmanuel Macron, c’est bonnet-blanc, blanc-bonnet  sur l’Afrique. Leur réaction sur le franc CFA est un faux débat, un discours démagogue », analyse-t-il.

A l’en croire les africains ne doivent rien attendre de ces différents candidats car ils ne feront rien de tout ce qu’ils ont dit, c’est une continuité. « Quel que  soit le candidat qui arrivera au pouvoir en France, rien ne changera. Cela fait 50 ans que les différents candidats à la présidentielle en France disent les mêmes choses, les discours ne changent pas ce sont les hommes qui changent », insiste-t-il

Selon lui, ces candidats ne s’adressent qu’à leurs électeurs, car ils veulent s’attirer uniquement que les voies des  français d’origine africaine.
Ainsi, le Pr Pierre Dogbo invite les nouvelles générations africaines à prendre leur responsabilité, afin de marquer des rapports gagnant-gagnant avec la France.
Après le premier tour du 23 avril, le second tour de la présidentielle se tiendra le 7 mai 2017.

Gnoungo Fanta
Source : rédaction politikafrique.info

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