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Présidentielle France 2017 : Fillon, dans un sillon judiciaire à risque

Mis à jour le 19 avril 2019
Publié le 15/03/2017 à 2:31

Sale temps pour François Fillon. Après sa mise en examen pour « détournement de fonds publics », ce mardi 14 mars, le candidat des républicains à l’élection présidentielle en France, peut-il encore bénéficier de la confiance des électeurs français ?

A 40 jours du premier tour de la présidentielle française, François Fillon a été mis en examen, entre autres pour « détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Pénélope et de deux de ses enfants. L’audience prévue pour ce mercredi 15 mars s’est tenue un jour plus tôt, à la demande du mis en cause, qui souhaitait éviter un tapage médiatique.

« Ce n’est pas à la justice de porter un jugement sur le travail parlementaire et sur la façon dont celui-ci s’organise avec ses collaborateurs », a indiqué l’ancien Premier Ministre,  François Fillon à la sortie du bureau des juges.

Les chances de François Fillon d’accéder à la magistrature suprême apparaissent faibles, décrypte, pour politikafrique.info, Dr François Adou, géo-politologue, Enseignant-chercheur à l’Université Félix d’Abidjan.

« Fillon est pris par ses propres déclarations. Il avait déclaré qu’il se retirerait s’il était mis en examen, mais n’a pas tenu sa parole. Quelle est donc la crédibilité d’un tel personnage qui ne tient même pas sa parole ? Pour qu’il puisse accéder au pouvoir, cela relèverait du miracle », soutient  le géo-politologue.

Dès la publication des révélations du « Canard enchaîné » le 25 janvier 2017 du Pénélope Gate, François Fillon avait annoncé qu’il renoncerait à sa candidature, en cas d’une mise en examen. Mais, que nenni ! Dans son discours du 1er mars dernier, le candidat des républicains a décidé de mener jusqu’au bout sa campagne, s’en remettant au vote des français.

Pour Dr François Adou, cette mise en examen n’est pas de nature à soigner l’image de Fillon, surtout qu’il s’est présenté à l’origine comme le candidat de l’exemplarité.

Palé Dimaté, spécialiste ivoirien des questions internationales ne dit pas autres choses. « C’est une situation désastreuse pour les républicains. Fillon tend vers un chaos, il va  droit vers le mur. Je ne pense pas que les électeurs auront assez de courage de le soutenir, surtout qu’il y a beaucoup de grands électeurs comme des parlementaires qui se sont démarqués de lui », analyse-t-il.

Plusieurs défections d’élus républicains ont été enregistrées. Ils demandent la démission de François Fillon. Mais le comité de  crise du parti, réuni le 7 mars dernier, a décidé finalement, après bien des atermoiements, de soutenir la candidature de Fillon. Il n’y avait pas de candidat de rechange.

Pour éviter le fiasco du parti Les républicains à cette présidentielle, Palé Dimaté propose à Fillon de prendre ses responsabilités en élaborant un  plan B, qui pourrait remonter le futur candidat républicain.

Une centaine de jeunes républicains a rejoint le candidat Emmanuel Macron, hier mardi.

Pénélope, l’épouse de François Fillon, est également convoquée chez les juges le 28 mars prochain dans le cadre de cette affaire. Elle pourrait être mise en examen elle aussi.

Même s’il ne veut rien laisser transparaître du drame intérieur qui se joue en lui, l’ex-Premier ministre français sait que la tâche sera ardue. Mais, ne devrait-on pas attendre les français dans leur expression pour juger?
Gnoungo Fanta
Source : rédaction, politikafrique.info

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