Officiellement investi vendredi candidat du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition) à la prochaine élection présidentielle de 2025, l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, 78 ans, a promis de « faire un seul mandat » s’il est élu.
« Je vais faire un seul mandat pour fixer les clous parce qu’il y a beaucoup de personnes qui jouent avec la gestion de l’Etat parce que les clous n’ont pas été fixés », a déclaré M. Gbagbo, qui a dirigé la Côte d’Ivoire pendant une décennie.
Elu en 2000 pour un mandat de cinq ans, il était resté en poste en raison de la rébellion qui a coupé de 2002 à 2010 le pays en deux zones : le sud sous contrôle gouvernemental et le nord dirigé par les Forces nouvelles (FN).
Il avait quitté le pouvoir et avait été succédé par Alassane Ouattara après la présidentielle de 2010 qui s’était soldée par une grave crise militaro-politique.
« Donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrais parce qu’à cet âge, on a passé toute notre vie à lutter, ce n’est pas pour chercher un salaire », a poursuivi Laurent Gbagbo.
Cette convention d’investiture intervient alors que l’ex-chef de l’Etat reste encore déchu de ses droits civiques et politiques.
En raison de sa condamnation à 20 ans de prison pour son implication présumée dans le “braquage’’ du bureau abidjanais de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, Laurent Gbagbo a été radié de la liste électorale.
En l’état actuel des choses, sa participation au scrutin à venir est compromise tant qu’une loi d’amnistie n’est pas prise en sa faveur par l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara pour effacer la peine et le rendre éligible.
Pour trouver une solution politique, le PPA-CI envisage d’ouvrir un dialogue avec le gouvernement qui a déjà, à plusieurs reprises, estimé que le sort de l’ex-chef de l’Etat relevait davantage du pouvoir de la justice.
Outre la question du nombre de mandat, Laurent Gbagbo s’est aussi engagé à dissoudre la Commission électorale indépendante (CEI), dans sa mouture actuelle.
L’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire cristallise depuis plusieurs années les critiques de l’opposition, qui l’accuse d’être à la solde du pouvoir.
« Je m’engage aussi à casser cette CEI-là et à mettre en place un organe chargé d’organiser des élections qui apaisent tout le monde », a-t-il promis.
Pour lui, “l’idée (de base de la création de la commission) a été travestie ».
« il y a trop de personnes (au sein de la CEI) qui ont faim, ce n’est pas à une personne affamée qu’on demande d’être neutre », a-t-il analysé.
Serge Alain Koffi