Il est félicité par certains, mais il est aussi critiqué par d’autres. Depuis sa réélection à la présidence ivoirienne, Alassane Ouattara est diversement apprécié hors de la Côte d’Ivoire.
Les félicitations ont un peu tardé à tomber. Mais depuis quelques jours, Alassane Ouattara continue de les compter. Le président ivoirien en reçoit d’un peu partout pour sa réélection à la présidence de la Côte d’Ivoire, après un scrutin contesté et non reconnu par l’opposition politique du pays. La dernière en date vient des Nations Unies. Antonio Guterres le secrétaire général de l’ONU a, dans une missive, adressé ses félicitations à Alassane Ouattara.
« Je vous félicite pour votre réélection en tant que président de la République de la Côte d’Ivoire et vous souhaite plein succès dans l’exercice de votre nouveau mandat », a indiqué le Secrétaire général de l’ONU le mercredi 18 novembre 2020. Avant les Nations Unies, ce sont la CEDEAO, l’organisation sous-régionale et l’Union africaine (UA) qui adressaient elles aussi leurs félicitations au président réélu de la Côte d’Ivoire. Puis ont suivi les congratulations personnelles de plusieurs chefs d’État africains et européens, notamment celles du président français Emmanuel Macron, adressées le 16 novembre.
Le lundi 9 novembre dernier, soit dix jours après le scrutin présidentiel du 31 octobre, le Conseil constitutionnel ivoirien déclarait vainqueur Alassane Ouattara le président sortant ivoirien et candidat du RHDP le parti au pouvoir dans le pays. Le juge des élections avait indiqué que le scrutin était crédible et régulier. Une appréciation que ne partage pas l’opposition politique ivoirienne, mais aussi des observateurs de la politique nationale.
Selon les adversaires du président ivoirien, l’élection du 31 octobre a connu des irrégularités dans son organisation et sa tenue. Ils estiment que la candidature d’Alassane Ouattara n’est pas conforme à la Constitution du pays qui limite les mandats à deux, quand le camp présidentiel soutient qu’il s’agit du premier mandat de la troisième République. Allusion faite à l’adoption fin 2016 d’une nouvelle Constitution. L’opposition ivoirienne qui a en outre appelé à la désobéissance civile et boycotté le scrutin avance également un faible taux de participation à l’élection.
Les détracteurs du président ivoirien sont soutenus par des voix en dehors des frontières ivoiriennes. Des médias étrangers notamment ceux de l’occident sont les premiers à élever des critiques. ‘’RFI’’, ‘’Europe1’’, ‘’Le Canard enchainé’’… sous des tons empreints de railleries, ils moquent le processus électoral qui a abouti à la réélection d’Alassane Ouattara, ainsi que les événements qui ont suivi le scrutin.
Des élus français ne sont pas en reste dans les critiques contre le chef de l’exécutif ivoirien. Ouvertement, ils tirent à boulets rouges sur Alassane Ouattara et ses soutiens. Dans un communiqué publié le 16 novembre, le député français Michel Larive, membre de la France Insoumise, parle de « coup de force anticonstitutionnel » du président ivoirien, et voit ensuite d’un bon œil la mise en place du Conseil national de transition (CNT) par l’opposition. La députée européenne Frédérique Dumas par ailleurs membre de la Commission Affaires étrangères du parlement français est aussi une voix qui s’est dressée contre le nouveau mandat du président ivoirien.
Dans un tweet le 17 novembre 2020, l’élue française s’est insurgée contre les félicitations à Alassane Ouattara, des autorités de son pays. « Propos hallucinants de @JY_LeDrian qui suivent le message de félicitation de @EmmanuelMacron @AOuattara_PRCI Ouatara Côte d’Ivoire pour son élection grâce à un troisième mandat inconstitutionnel. Tristesse », lit-on dans le post sur son compte tweeter.
Richard Yasseu
7info.ci
