La présidentielle ivoirienne de 2020 approche à grands pas et la candidature d’Alassane Ouattara crée toujours des tensions d’où la lettre d’Affi N’Guessan au chef de l’État français Emmanuel Macron.
« Vous recevrez ce jeudi Alassane Ouattara au Palais de l’Élysée. Il est encore le chef de l’État de la République de Côte d’Ivoire, mais il n’est déjà plus exclusivement cela. Depuis le 29 juillet, il est surtout candidat déclaré à sa propre succession. Jeudi, vous recevrez le candidat … Candidat et en réalité inéligible !« , écrit Affi N’Guessan indiquant que « cette candidature intervient en effet en violation de la loi fondamentale de la IIIe République, dont il est le garant ».
Pour le président du Front populaire ivoirien (FPI), la candidature du président Alassane Ouattara « contredit également son engagement de ne pas concourir pour un troisième mandat, exprimé solennellement devant la représentation nationale réunie en congrès le 5 mars dernier à Yamoussoukro ».
« À l’époque, vous aviez chaudement salué « cette décision historique d’un homme de parole et d’honneur ». À l’époque, vous vous réjouissiez de voir la Côte d’Ivoire « donner l’exemple » », rappelle-t-il estimant que « cinq mois plus tard, le masque de la respectabilité est tombé et l’imposture démocratique se dévoile à la face du monde ».
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« Monsieur le Président, votre silence est, vous ne l’ignorez pas, diversement interprété dans mon pays. Il est commenté en raison de mots laudateurs que vous aviez prononcés. Il est analysé, car il autorise toutes les supputations : celle de l’indifférence, du laisser-faire, de l’embarras et finalement de l’impuissance de la communauté internationale. Votre parole est, a contrario, très attendue« , fait savoir Affi dans sa lettre dont 7info s’est procurée copie le mardi 1er septembre 2020.
Par ailleurs, selon l’un des candidats à la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire « le régime montre son vrai visage d’autoritarisme et d’exclusion. L’exclusion frappe des Ivoiriens illustres privés de passeport, radiés de la liste électorale, à l’image de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, pourtant acquittés par la justice internationale, mais aussi de Guillaume Soro. Des premières violences ont éclaté, images de deuil et de désolation. Les manifestations pacifiques sont réprimées dans le sang. La tribalisation des cœurs et des esprits, patiemment insufflée depuis neuf ans sous couvert de rattrapage, se traduit par des combats à l’arme blanche entre jeunes gens issus d’ethnies différentes, tous enfants de la même Côte d’Ivoire ».
Le 5 mars 2020, Alassane Ouattara a annoncé à Yamoussoukro, dans la capitale politique, ne pas briguer un troisième comptant passer le flambeau à une nouvelle génération. Décision saluée par plusieurs classes politiques à l’internationale, dont Emmanuel Macron.
À la veille de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il a annoncé reconsidérer sa décision, suite au décès de son poulain Amadou Gon qui avait été désigné comme son successeur.
Sandra Kohet
7info.ci