Depuis le mardi 02 août 2022, les prestataires, les fonctionnaires, contractuels et autres agents de la santé, ont troqué leurs blouses, tensiomètres et brancards pour manifester bruyamment devant le Centre hospitalier (CHU) de Treichville, au sud d’Abidjan. Ils réclament le paiement des primes de covid-19.
Les principaux centres hospitaliers universitaires d’Abidjan et des grandes villes du pays sont touchés par le mouvement de grève.
Si un service minimum est assuré dans les différentes structures sanitaires publiques de la capitale, notamment pour les blocs opératoires, les urgences et les salles d’accouchement, la crise devrait perdurer toute cette semaine, selon les manifestants.
Sur les raisons de cette grève, les fonctionnaires et prestataires de services de santé évoquent le non-paiement de 3 à 5 mois de salaire et des arriérés de prime COVID-19.
« C’est des difficultés pour payer nos primes. Il faut batailler d’abord avant de l’avoir. Nous dénonçons cela », affirme à 7info, Guei Stéphane, un brancardier.
« Mon papa ADO (Ndlr Alassane Ouattara), viens me sauver. Les contractuels souffrent dans la santé. On travaille et quand arrive la prime d’intéressement, on nous dit que tu es contractuel. Prise en charge, rien », se désole Dosso Fatou, une auxiliaire en pharmacie à l’Institut de cardiologie d’Abidjan.
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Ce mouvement de grève de contractuels intervient après celui des membres de la Coalition des syndicats de la santé (Coalisanté) qu’ils ont observé, du mardi 26 au vendredi 29 juillet 2022.
Koulaï Valentin, le secrétaire général du Mouvement des agents pour un système de santé ivoirien performant (MASSIP) et porte-parole de la Coalisanté, avait appelé à un arrêt de travail pour non satisfaction de plusieurs revendications. Notamment le paiement d’arriérés de deux primes trimestrielles d’incitation, le paiement sans délai des mois de soldes de tous les comptes de prime COVID-19 accordés aux agents de santé interministériels, ainsi que la libération, sans délai, de tous les camarades “abusivement” incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
Depuis plusieurs années, la Côte d’Ivoire a entrepris de nouvelles réformes dans tous les secteurs de développement.
En Côte d’Ivoire qui compte plus de 4 000 infrastructures sanitaires, le nombre d’établissements sanitaires de premier contact (ESPC) est passé de 2 023 en 2016 à 2 252 en 2017 puis 2 705 en 2019, soit une hausse de 25% en 3 ans.
Tristan Sahi