Losséni Fofana dit Loss, Koné Daouda, des ex-seigneurs de guerre, cités par Amadé Ouérémi, présumé coupable des tueries (817 morts) de mars 2011 à Duékoué, comme étant les donneurs d’ordre, n’ont pas été invités par le tribunal du Plateau pour se présenter à la barre. De quoi à susciter des interrogations.
Mais, le président du tribunal Charles Bini a jugé non nécessaire leur présence à la barre, car, « ils auraient été auditionnés » au cours des enquêtes préliminaires et tous auraient prétendu ne pas connaître Amadé Ouérémi.
Il n’a pas agi seul
Il s’agit de Karamoko Ouattara dit Coulibaly ou Coul de Kouibly, Losseni Fofana dit Loss. Me Sérikpa s’est demandé : « Pourquoi veut-on porter le chapeau à cet homme frêle, analphabète ? Un seul homme peut-il commettre un génocide ? Un génocide est le fait d’une multitude de personnes ». Et de s’interroger : « Où Amadé Ouérémi a-t-il eu ses armes, les tenues militaires estampillées FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) quand les autorités militaires prétendent ne pas le reconnaître ? Il faut dénicher les responsables de la rébellion et les commanditaires tapis dans l’ombre ».
Un homme abusé
Selon Me Sérikpa, son client qui exerçait le métier de réparateur de vélo à Duékoué avant la crise postélectorale (2010-2011) a été instrumentalisé.
« Ce procès m’a laissée sur ma faim, un goût d’inachevé comme bien d’autres personnes. Amadé dit qu’il a été trompé. Il a été instrumentalisé. Les victimes demeurent et les commanditaires demeurent. Amadé était bel et bien un élément de l’armée de Côte d’Ivoire. Amadé Ouérémi recevait bel et bien des ordres, des instructions », a indiqué l’avocate.
L’ancien patron du Mont Péko sera situé sur son sort dans les heures à venir. Le président du tribunal Charles Bini a renvoyé l’audience le jeudi 15 avril 2021 pour délibérer.