Les avocats de la partie civile, représentant les victimes dans l’affaire dite ‘’les disparus du Novotel’’, ont déployé leurs plaidoiries, dans la matinée du mercredi 05 avril 2017.
Au nombre de trois, Me Konan Charles, conseil des ayants-droit de la victime Yves Lambelin, Me Clémence Witt, pour les intérêts de la victime Frantz Di Rippel et le bâtonnier Me Adjé Jean–Luc, qui s’est exprimé à la fin.
De l’ensemble des propos, quatre chefs d’accusations retenus. « L’enlèvement, la séquestration, l’assassinat et la dissimulation des corps des quatre victimes que sont Frantz Di Rippel, Chelliah Pandian, Raoul Adeossi et Yves Lambellin » en avril 2011 pendant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
« Yves Lambelin, Président de Sifca, la première puissance industrielle d’Afrique de l’Ouest a été enlevé sous prétexte d’interrogatoire. Battu et laissé pour mort, Yves Lambelin a été abattu à bout portant. Repêché dans la lagune Ebrié, l’autopsie prouve une mort brutale. Tous les accusés nient sauf un qui avoue des faits mineurs… », raisonne Me Konan Charles qui expose sa réflexion à l’endroit des jurés. « Le Ministère public décrira le niveau de responsabilité de chaque accusé », termine l’avocat.
Me Clémence Witt, a mis l’accent sur le rapport d’expertise psychologique de chacun des accusés pour expliquer selon elle les responsabilités. Puis, fait la distinction des dix accusés, en deux groupes. « Dogbo Blé, Ohoukou Mody, donne des ordres et Félix Houphouët, Don Joël, Zazou Koffi, Osé Loguey sont des exécutants. Il faudrait que le jury fasse bien la part des choses… », détaille-t-elle.
Le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats ivoiriens, Me Adjé Jean Luc, a livré son intime conviction sur les actes posés par les accusés. « J’ai la profonde conviction que le 04 avril, les 04 otages servaient de boucliers. Et, qu’ils ont été assassinés, mais pas par des bombardements. Dès lors qu’il y a assassinat, il y a préméditation… », défend l’avocat pour les ayants droits des quatre victimes constitués en partie civile.
Pour Me Blédé Honorat de la défense, « En réalité, la partie civile est encore dans les supputations, les suppositions. Ils ne sont pas sûrs de la manière dont les gens sont morts, de qui les a tués. Leurs seules certitudes, ce sont des gens qui disent les avoir enlevés… », s’oppose l’avocat qui participera avec ses confrères aux plaidoiries pour défendre leurs clients dès le mercredi prochain. Mais, avant cette étape, l’accusation fera son réquisitoire toute la journée du mardi prochain.
Moïse ACHIRO.
Source : Politikafrique.info